Les CCDeLi en veille active - Clinic n° 01 du 01/01/2018
 

Clinic n° 01 du 01/01/2018

 

ACTU

ACD  

Lancé à Rennes le 13 mars pour prendre le relai de la grève étudiante, le mouvement des CCDeLi (cellule de coordination des dentistes libéraux) a gagné deux nouveaux départements au mois de novembre et comptait 73 cellules au moment du congrès de l’ADF. Informer les praticiens sur le règlement arbitral, les mobiliser, ce sont les objectifs de ce mouvement atypique. Gauthier Fourno et Frédéric Gehin-Roche, responsables respectivement des CCDeLi du Bas-Rhin et de Gironde font le point pour Clinic.

Le report du règlement arbitral « a cassé la mobilisation » dans la profession, reconnaît Gauthier Fourno, responsable de la CCDeLi du Bas-Rhin. « L’annonce a été faite juste avant l’été. Il y avait une fatigue. Les gens ont considéré que le danger était passé. Cela a fait tomber le coté urgence. Mais le danger est toujours là », alerte Frédéric Gehin-Roche, responsable de la CCDeLi de Gironde !

Contact direct

Aussi la motivation et l’implication des organisateurs du mouvement ne faiblit pas. « Je n’étais ni à l’Ordre ni dans un syndicat ; si je me suis engagé et si je suis encore ici malgré la fatigue et les claques que nous avons prises, c’est parce que dans le cas ou les lois m’obligeraient à fermer mon cabinet, je ne veux pas avoir à me dire que je n’ai rien fait pour l’empêcher ; voilà mon moteur principal », explique Gauthier Fourno qui avec 7 autres praticiens est à l’origine de la création de la cellule du Bas-Rhin. Faire tourner le cabinet en même temps n’est pas de tout repos. Trois d’entre eux ont d’ailleurs rendu leur tablier en cours de route. Des étudiants sont venus en renfort pour lancer des appels téléphoniques. Ce travail de fourmi a payé. La dernière assemblée générale de la CCDeLi a rassemblé 250 praticiens sur les 800 que comptent le département.

Le contact direct prend du temps mais c’est « la seule façon d’entrer en communication avec ceux qui n’ouvrent pas les journaux et les courriers ; et il y en a encore beaucoup qui ne sont pas au courant de se qui se passe… », raconte Frédéric Gehin-Roche qui avec un confrère a lancé la CCDeLi de Gironde en appelant 880 praticiens sur les 1200 inscrits dans le département !

« Aujourd’hui nous sommes en veille, prêts à redémarrer quand nous aurons plus éléments », prévient le praticien girondin. Mais une veille est active ! « Notre objectif est de créer une union de tout le monde dentaire, y compris avec les prothésistes et les industriels ; essayer de faire en sorte que même si les voix syndicales peuvent être dissonantes sur certains sujets, on s’accorde au moins sur certaines bases »

Une émanation syndicale ?

Accusées par les uns d’être une émanation de la FSDL et par d’autres de la CNSD, les CCDeLi se défendent. « Il y a eu beaucoup de bruit à ce sujet ! Que les choses soient claires, nous n’avons pas l’intention de devenir un syndicat, ni de nous substituer aux syndicats. Nous voulons apporter de l’information aux praticiens », réaffirme Gauthier Fourno. « Notre façon à la fois différente et complémentaire de fonctionner des syndicats nous permet de toucher d’autres personnes qui sont bien loin du syndicalisme », précise son confrère.

Mais si les CCDeLi restent à l’écart des syndicats, elles encouragent les praticiens à les rejoindre. Car « les syndicats doivent disposer d’une forte représentativité pour négocier ». A chacun de choisir en fonction de ses affinités !