Un simple regroupement de professionnels - Clinic n° 03 du 01/03/2018
 

Clinic n° 03 du 01/03/2018

 

ENQUÊTE

C’est le lieu d’implantation de la MSP dans une ZRR (zone de revitalisation rurale) qui a d’abord attiré Thierry Jantet dans la MSP d’Ecuillé, il y a 5 ans.

En y posant ses valises, le praticien pouvait bénéficier d’avantages fiscaux importants : 5 ans sans impôts sur le revenu et une exonération de la CFE. « J’ai exercé en libéral et en tant que salarié. Mais pour ma fin de carrière, j’avais envie de créer un outil de travail. » Cette maison de plain-pied, entièrement aux normes pour l’accueil de personnes handicapées, y compris dans un lit, et dans laquelle la plomberie et l’électricité étaient prévues pour un cabinet dentaire simplifiait son installation.

Il reçoit ses premiers patients en février 2013 aux côtés de deux médecins, un nutritionniste, un orthophoniste, un kiné, quatre infirmiers et un podologue. Mais Thierry Jantet vit son expérience dans la MSP comme un simple regroupement de professionnels de santé. Il ne parvient à mutualiser que le ménage et la récupération des déchets avec la moitié des professionnels. Chacun a conservé son secrétariat. Quant aux propositions de l’ARS en nutrition et en diabétologie, elles sont perçues comme des contraintes et les patients ne font pas l’objet d’échanges entre praticiens.

Dans son cabinet, le travail ne manque pas et va croissant au rythme du retrait progressif de praticiens de la vie active. Cinq départs en retraite ont eu lieu récemment dans les communes avoisinantes. « Sur un seul poste de travail, je ne peux pas exercer au maximum de mes possibilités. » Un déménagement dans une nouvelle MSP en construction à 8 km est prévu. Le cabinet sera conçu comme il le souhaite, avec deux fauteuils. Mais il regrette l’absence de « réflexion commune aux professionnels de santé. Les praticiens, pour la plupart, exercent seuls et sont proches de l’âge de la retraite. Pour eux le regroupement ne changera rien à leurs habitudes », prévoit Thierry Jantet. Une fois installé dans ses nouveaux locaux, il espère que l’ARS « va jouer le jeu » et lui envoyer un jeune chirurgien-dentiste en CESP (contrat d’engagement de service publique).