Survie des dents traitées endodontiquement - Clinic n° 04 du 01/04/2018
 

Clinic n° 04 du 01/04/2018

 

PRESSE INTERNATIONALE

NOTRE SÉLECTION

Contexte

Dans les années 1970, le régime national d’assurance dentaire suédois demandait aux patients nécessitant des traitements à coût élevé d’être évalués avant approbation. Un échantillon de dents traitées endodontiquement a été sélectionné pour un suivi à 20 ans afin d’évaluer la survie et l’état péri-apical des dents et d’identifier les facteurs les affectant.

Méthodes

104 patients ont participé à l’étude. 449 dents ont été...


Contexte

Dans les années 1970, le régime national d’assurance dentaire suédois demandait aux patients nécessitant des traitements à coût élevé d’être évalués avant approbation. Un échantillon de dents traitées endodontiquement a été sélectionné pour un suivi à 20 ans afin d’évaluer la survie et l’état péri-apical des dents et d’identifier les facteurs les affectant.

Méthodes

104 patients ont participé à l’étude. 449 dents ont été traitées endodontiquement lors des inclusions. En 1998, un suivi radiographique et clinique a été effectuée. Les mesures comprenaient la survie de la dent et le statut péri-apical. Les variables étaient : les types de dent, de restauration, de tenon utilisé, la qualité du traitement endodontique, l’état péri-apical à l’inclusion, la perte osseuse marginale et l’état carieux.

Résultats

Aucune différence significative liée à l’âge ou au sexe n’a été notée entre les 104 patients. 30 patients étaient décédés. Au départ, les patients avaient entre 21 et 70 ans, donnant une tranche d’âge au moment du suivi de 41 à 90 ans. Le nombre moyen de dents restantes était de 21,1 au départ et 16,8 au moment du suivi. Le nombre moyen de dents traitées endodontiquement étaient de 4,5 à la base et 4,6 au suivi. À l’inclusion et au suivi, respectivement 96 % et 98 % des patients avaient une ou plusieurs dents traitées endodontiquement. À l’inclusion, sur 471 dents traitées endodontiquement, 12 dents avaient eu une pulpotomie, 5 dents avaient eu une chirurgie apicale et une obturation a retro et 5 dents avaient eu des complications ; ces dents ont été exclues, laissant un groupe de racines traitées de 449 dents. Au moment du suivi, 290 dents sur les 449 traitées étaient présentes.

Des facteurs étaient significativement liés à l’extraction de la dent. Une analyse plus poussée a indiqué que les molaires mandibulaires, les prémolaires maxillaires, les tenons préfabriqués autres que les screwposts, la perte osseuse marginale d’un tiers ou plus de la longueur de la racine, les caries et la parodontite apicale (PA) ont démontré des associations significatives et impliquaient une faible probabilité de survie de la dent. Les chances de survie étaient 3 fois plus élevées pour les dents traitées et restaurées avec un amalgame que pour celles avec une couronne faite en laboratoire, métallique ou céramique.

Parmi les 268 dents traitées endodontiquement disponibles pour l’analyse, un état péri-apical normal a été noté sur 221 dents au moment du suivi, avec une fréquence significativement plus élevée de l’état normal pour celles avec un statut normal au départ que pour celles avec une PA à la base. Sur les 143 dents traitées endodontiquement avec une PA à la base, 60 (42 %) n’ont pas été traitées pour la PA. De ces 60 dents, 41 % avaient une PA cicatrisée et 58 % avaient une PA persistante. Les facteurs étaient significativement associés à une PA persistante :

– type de dent (molaires mandibulaires, prémolaires maxillaires),

– statut péri-apical,

– perte osseuse marginale,

– qualité du traitement des racines,

– caries,

– type de tenon utilisé.

Discussion

La survie des dents traitées endodontiquement après 20 ans était de 65 %. Un tiers des dents restantes avait un état péri-apical sain sans autre traitement.

Près de la moitié des dents atteintes de PA n’avaient pas été traitées au départ, mais plus de la moitié d’entre elles ont persisté après 20 ans.

SIGNIFICATION CLINIQUE

Le type de dent, le statut de parodontite apicale et la perte marginale sévère étaient des facteurs importants à prendre en compte lors du calcul de la survie de la dent et du statut péri-apical normal après un suivi à long terme. Beaucoup des dents avec une parodontite apicale ont été initialement laissées sans traitement, et plus de la moitié d’entre elles étaient présentes après 20 ans.

Ces résultats sont importants pour déterminer les considérations significatives pour les cliniciens face à des dents qui nécessitent un traitement endodontique.

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