Allergie au titane : pourrait-elle affecter l’ostéo-intégration des implants dentaires ?

L’objectif de cette étude a été d’effectuer une recherche dans la littérature concernant l’hypersensibilité au titane et de faire le point sur les données épidémiologiques existantes.

Une recherche informatique des bases de données électroniques, principalement Medline et PubMed, a été réalisée avec les mots-clés suivants : « hypersensibilité au titane », « allergie au titane », « libération de titane », sans aucune restriction de langue. Des recherches manuelles des bibliographies de tous les articles récupérés ont également été effectuées.

La plupart des articles étaient des rapports de cas isolés et d’études cliniques prospectives in vivo et in vitro. Cent vingt-sept publications ont été sélectionnées pour en faire une lecture intégrale. La majeure partie de celles-ci relevait de l’orthopédie, rapportant des débris d’usure provenant de prothèses de hanche ou de genou. Les autres articles concernaient le matériel d’ostéosynthèse (plaques, vis), le matériel pour implants et soins dentaires, de dermatologie, de stimulateurs cardiaques ainsi que des rapports généraux. La majorité de la littérature sur l’hypersensibilité au métal implique des implants fabriqués à partir d’alliages contenant du nickel et du cobalt. La prévalence de la sensibilité au métal parmi la population générale est de 10 % à 15 %, mais elle augmente jusqu’à 25 % chez les patients ayant un implant ou une prothèse qui fonctionne bien.

Cette revue de la littérature indique que le titane peut induire une hypersensibilité chez les patients sensibles et pourrait jouer un rôle crucial dans l’échec des implants. De plus, elle confirme la nécessité de recherche clinique à long terme et de suivi radiographique de tous les patients avec des implants qui sont sensibles aux métaux. À l’heure actuelle, nous savons peu de chose sur l’hypersensibilité au titane, mais elle ne peut pas être exclue comme motif d’échec des implants dentaires.