Cicatrisation initiale d’implants placés dans des alvéoles après extraction : étude expérimentale chez le chien Beagle. I – Néoformation osseuse - JPIO n° 04 du 01/11/2010
 

Journal de Parodontologie & d’Implantation Orale n° 04 du 01/11/2010

 

Revue Scientifique Internationale – La sélection

Implantologie

Yves Reingewirtz  

Déclinée en trois temps successifs, la saga proposée par Fabio Vignoletti dans le Journal of Clinical Periodontology (cf. infra) peut postuler pour le Goncourt 2009 du meilleur article. Le thème abordé, le comportement des tissus durs et mous autour d’implants posés dans des alvéoles après extraction, a déjà fait l’objet de nombreuses publications. Pourtant, la démarche systématique et scientifiquement établie nous permet de confirmer certains résultats acquis, mais aussi d’établir de nouvelles conclusions sources de nouvelles controverses.

Le protocole des trois articles est identique en termes de matériel et méthode. Il consiste en l’étude réalisée sur 16 chiens Beagle de la cicatrisation des tissus durs et mous autour d’implants posés dans des alvéoles d’extraction de troisième et quatrième prémolaires. Les analyses histomorphométriques ont été réalisées à 4 heures, 7 et 14 jours et aux quatrième et huitième semaines. Les implants 3i avaient un diamètre de 3,25 mm, une surface acide etched (AE) ou sont revêtus de nanoparticules de CaP, le choix étant distribué de façon aléatoire.

Ce premier papier établit le pourcentage de contact os-implant suivant le type d’implant utilisé en vue d’établir si l’état de surface de l’implant, notamment une microstructure cristalline à dimension nanométrique, permet un meilleur contact implant-os dans des alvéoles d’extraction fraîches. L’analyse histologique a montré, dans les deux groupes, la présence, la première semaine, d’un caillot autour des implants associé à une résorption osseuse, auquel succédait, la seconde semaine, la formation d’un os jeune progressivement remodelé en os lamellaire à 4 et 8 semaines. Le pourcentage de contact (Bone Implant Contact) a évolué parallèlement dans les deux groupes d’implants (AE vs CaP), à 4 h, 1-2-4 et 8 semaines (14,9 vs 11,7 ; 5,2 vs 6,4 ; 10,5 vs 13,1 ; 26 vs 29 ; 45,7 vs 42,4), le groupe nanoparticules affichant de meilleurs résultats dans les premières semaines. Cet état de surface a présenté de meilleurs résultats dans l’alvéole de P4, à diamètre plus large que l’alvéole P3 : cette observation rappelle l’importance d’un espace disponible entre l’implant et l’os de façon à favoriser, d’une part, la cicatrisation et, d’autre part, l’expression de ce nouvel état de surface CaP.