Le contrôle du facteur bactérien par le praticien et le patient – 2e édition revue et mise à jour - JPIO n° 01 du 01/02/2011
 

Journal de Parodontologie & d’Implantation Orale n° 01 du 01/02/2011

 

VIENT DE PARAÎTRE

Jacques MALET  

Comme le signalent les auteurs, cet ouvrage s’adresse aux étudiants, aux omnipraticiens et (sans les nommer) aux hygiénistes. Le parti pris a été de différencier 5 situations cliniques (parodonte sain, gingivite, parodontite, maintenance, patient implanté) et de décrire une démarche systématique de prise en charge, qui se veut très pratique (éléments diagnostiques, rôle du patient, rôle du praticien).

Comme dans toute catégorisation, les frontières sont parfois...


Comme le signalent les auteurs, cet ouvrage s’adresse aux étudiants, aux omnipraticiens et (sans les nommer) aux hygiénistes. Le parti pris a été de différencier 5 situations cliniques (parodonte sain, gingivite, parodontite, maintenance, patient implanté) et de décrire une démarche systématique de prise en charge, qui se veut très pratique (éléments diagnostiques, rôle du patient, rôle du praticien).

Comme dans toute catégorisation, les frontières sont parfois artificielles et la systématisation alourdit parfois la compréhension. Il n’en demeure pas moins que ce guide permet de comprendre, diagnostiquer et aborder le traitement de la majorité des maladies parodontales :

– comprendre que les maladies parodontales sont des infections, résultant de l’interaction d’un biofilm bactérien avec un hôte plus ou moins susceptible ;

– diagnostiquer les différentes formes de gingivites et de parodontites à travers une classification qui peut toujours être discutée, mais qui reste pour l’instant la référence universellement acceptée ;

– enfin, commencer à prendre en charge le traitement à travers le contrôle bactérien par le patient et le praticien.

En ce qui concerne le patient, l’accent est mis sur l’importance du contrôle de plaque, qui reste un prérequis à tout traitement et la condition sine qua non de la stabilité des résultats obtenus. Certains trouveront dans ce manuel les mots qui conviennent pour s’assurer la coopération du patient, principal défi de la parodontologie.

En ce qui concerne le praticien, les techniques non chirurgicales de détartrage-surfaçage sont particulièrement bien détaillées (instrumentation manuelle et mécanique, technique) et soutenues par une riche iconographie. La chirurgie d’assainissement est abordée techniquement sans vraiment préciser les critères de décision. On regrettera que les indications de recours aux antibiotiques n’aient pas été abordées.

Le chapitre sur la thérapeutique parodontale de soutien (maintenance) est particulièrement intéressant et le contenu de cette séance bien détaillé. Il permet de prendre conscience de la limite du rôle du praticien dans la prévention de la récidive, celle-ci étant essentiellement assurée par la coopération du patient.

Pour le patient implanté, la prévention de la péri-implantite se calque sur celle des parodontites, soulignant s’il le fallait l’impérative nécessité d’une approche parodontale de l’implantologie.

Pour chaque situation clinique, des ordonnances types sont proposées, et un traitement type est décrit. Le parti pris des auteurs a été d’être exhaustif plutôt que simplificateur. On pourra ainsi considérer certaines propositions comme excessives (6 matériels d’hygiène pour un patient sain, 4 séances pour le traitement d’une gingivite, ou un bilan biologique complet pour un lambeau d’assainissement).

Ce guide clinique illustre donc parfaitement le dilemme de la parodontologie : il existe une nécessité de prise en charge de nombreux patients par le maximum de praticiens, mais ceci suppose d’acquérir des connaissances importantes théoriques et pratiques. Plus qu’un guide clinique à utiliser au quotidien, cet ouvrage est une bonne introduction à l’acquisition de cette compétence.