Effet des bisphosphonates sur une surface titane anodisée et traitée à chaud : une étude expérimentale sur l’animal. - JPIO n° 04 du 01/11/2011
 

Journal de Parodontologie & d’Implantation Orale n° 04 du 01/11/2011

 

Revue Scientifique Internationale – Recherche clinique

Implantologie recherche

Jean-Nicolas Hasson  

But de l’étude

Des études récentes montrent que l’ostéo-intégration d’implants en titane peut être sensiblement améliorée avec une nanostructure traitée par une oxydation et un traitement thermique. Cette étude expérimentale recherche l’effet des bisphosphonates sur une surface nanotubulaire chez le rat.

Matériels et méthodes

Trente-six implants en titane ont été divisés en 3 groupes : surface lisse (SL) ; surface anodisée et traitement...


But de l’étude

Des études récentes montrent que l’ostéo-intégration d’implants en titane peut être sensiblement améliorée avec une nanostructure traitée par une oxydation et un traitement thermique. Cette étude expérimentale recherche l’effet des bisphosphonates sur une surface nanotubulaire chez le rat.

Matériels et méthodes

Trente-six implants en titane ont été divisés en 3 groupes : surface lisse (SL) ; surface anodisée et traitement thermique (AT) ; surface anodisée, traitement thermique et bisphosphonates (ATB). Les 36 implants ont été placés de façon randomisée dans les tibias de 18 rats Wistar. Le niveau d’ostéo-intégration a été évalué à 2 et 4 semaines par le couple de dépose et par micro-scanner (µCT). L’os péri-implantaire aux abords des sites d’extraction a été examiné pour son niveau de collagène de type I et pour son niveau d’ostéocalcine.

Résultats

Le groupe ATB montre le plus grand couple de dévissage à 2 et 4 semaines (13,92 ± 1,51 Ncm et 18,10 ± 2,15 Ncm respectivement) suivi, dans l’ordre, par le groupe AT (11,63 ± 1,58 Ncm et 14,80 ± 2,34 Ncm) et le groupe MT (4,30 ± 0,76 Ncm et 6,20 ± 1,33 Ncm) avec une différence statistiquement significative entre le groupe MT et les deux autres à chacune des évaluations. Les images du micro-scanner ont révélé une plus grande densité osseuse autour des implants du groupe ATB. Les niveaux de collagène de type I et d’ostéocalcine sont similaires entre les groupes AT et SL ; toutefois, les valeurs étaient significativement supérieures dans le groupe ATB par rapport aux autres groupes (220,85 % ± 71,09 % et 363,04 % ± 100,21 %, p < 0,05).

Conclusion

Il peut être conclu, dans les limites de cette expérience, que les bisphosphonates améliorent de manière significative le degré d’ostéo-intégration d’implants en titane qui possèdent une nanostructure.

Commentaires

Si l’ostéo-intégration n’est plus actuellement un problème, il reste vrai que sa vitesse et sa qualité restent essentielles pour obtenir une intégration rapide en cas de mise en charge immédiate et probablement pour réduire les péri-implantites à long terme. L’amélioration de la surface des implants et la recherche dans cette voie restent essentielles à nos progrès futurs. Concernant le traitement de la surface implantaire, l’utilisation dans cette étude de bisphosphonates ne laisse pas le clinicien indifférent. Les risques encourus lors de gestes chirurgicaux par les malades ayant suivi ce traitement incitent à la vigilance. L’innocuité de ce nouveau traitement des surfaces implantaires par bisphosphonates est un chapitre que les promoteurs de cette technique devront avoir soin d’aborder.

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