Les poches parodontales résiduelles sont des indicateurs de risque des péri-implantites chez des patients traités pour parodontites - JPIO n° 02 du 01/05/2012
 

Journal de Parodontologie & d’Implantation Orale n° 02 du 01/05/2012

 

Revue Scientifique Internationale – Recherche clinique

Parodontologie clinique

Olivier Huck  

Objectifs de l’étude

Le traitement implantaire est aujourd’hui devenu incontournable dans un grand nombre de situations cliniques. Malgré le nombre de données importantes concernant le phénomène de l’ostéo-intégration, certaines complications biologiques telles les péri-implantites, demeurent difficiles à traiter mais également à prévenir. L’objectif de cette étude rétrospective est d’analyser l’influence de la situation parodontale lors de la mise en place...


Objectifs de l’étude

Le traitement implantaire est aujourd’hui devenu incontournable dans un grand nombre de situations cliniques. Malgré le nombre de données importantes concernant le phénomène de l’ostéo-intégration, certaines complications biologiques telles les péri-implantites, demeurent difficiles à traiter mais également à prévenir. L’objectif de cette étude rétrospective est d’analyser l’influence de la situation parodontale lors de la mise en place de l’implant mais également lors de la période de suivi sur le développement de péri-implantites.

Matériel et méthode

Soixante patients ont été inclus dans cette étude rétrospective, soit un total de 117 implants (Straumann, surface SLA active). Deux groupes ont été constitués, chacun regroupant 30 patients équivalents sur le plan démographique, sur les modalités de prise en charge et sur la période de suivi post-implantation. Les deux groupes diffèrent uniquement par la situation parodontale précédant la mise en place de l’implant. Ainsi, le premier (PCP) regroupe les patients ayant présenté une parodontite chronique modérée à sévère, traitée avant la pose de l’implant et inclus dans un programme de maintenance, et le deuxième (PHP) regroupe ceux n’ayant pas présenté de parodontite. De plus, dans le groupe PCP, 2 sous-groupes ont pu être constitués, l’un (RP) incluant les patients ayant présenté lors de la période de suivi post-implantation une poche parodontale résiduelle (? 6 mm), le deuxième incluant des patients n’ayant pas présenté de poches résiduelles (NRP). Pour l’ensemble des patients inclus dans cette étude, la période de suivi post-implantation est comprise entre 5 et 10 ans.

Résultats

La prévalence d’implants touchés par la péri-implantite est de 13,1 % dans le groupe PHP et de 26,7 % dans le groupe PCP. Cette prévalence est également significativement différente entre les 2 sous-groupes composant le groupe PCP, cette prévalence étant de 43,5 % pour le groupe RP et de 15,2 % dans le groupe NRP. Cette observation est aussi constatée au niveau de la perte osseuse péri-implantaire, celle-ci étant plus importante dans le groupe PCP par rapport au groupe PHP et également supérieure dans le groupe RP par rapport au groupe NRP.

Discussion

Les résultats de cette étude concernant la susceptibilité à la péri-implantite augmentée chez les patients ayant un historique de parodontite sont en accord avec les autres études réalisées précédemment sur le sujet. Les résultats observés démontrent que la maintenance de la santé parodontale est un facteur plus important que l’historique d’une parodontite précédant la mise en place d’implant. La réussite du traitement parodontal et, donc, la suppression des poches profondes (> 5 mm) en pré-implantaire sont nécessaires et le maintien de cette situation est clairement primordial lors de la phase de maintenance.

Commentaires

Du fait de l’augmentation considérable de la mise en place d’implants ces dernières années, nous sommes de plus en plus confrontés à la gestion des complications inhérentes à cette technologie. Les péri-implantites sont des pathologies particulièrement difficiles à traiter du fait de la complexité technique de leur prise en charge. De ce fait, il apparaît nécessaire de définir de manière large et documentée les facteurs de risque. Cette étude met en évidence le rôle prépondérant de la phase de maintenance parodontale et démontre la nécessité d’un suivi à long terme des patients implantés afin de diagnostiquer et traiter le plus rapidement possible toute récurrence de la parodontite.