Effet du détartrage et surfaçage radiculaire sur les réponses cliniques et sur les niveaux sériques d'adipocytokines chez des patients obèses présentant une parodontite chronique - JPIO n° 3 du 01/09/2015
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 3 du 01/09/2015

 

Recherce clinique

Parodontologie recherche

Olivier Huck  

Strasbourg

But de l'étude

L'objectif de cette étude est d'évaluer l'efficacité du traitement parodontal non chirurgical sur les taux circulants de leptine et d'adiponectine chez des patients obèses au bout de 6 mois.

Matériel et méthode

Vingt-quatre patients obèses (IMC > 30 ; HbA1c < 6,5 %) et 24 patients non obèses présentant une parodontite chronique généralisée ont été inclus dans cette étude. Tous les patients ont été traités par...


But de l'étude

L'objectif de cette étude est d'évaluer l'efficacité du traitement parodontal non chirurgical sur les taux circulants de leptine et d'adiponectine chez des patients obèses au bout de 6 mois.

Matériel et méthode

Vingt-quatre patients obèses (IMC > 30 ; HbA1c < 6,5 %) et 24 patients non obèses présentant une parodontite chronique généralisée ont été inclus dans cette étude. Tous les patients ont été traités par traitement parodontal non chirurgical (détartrage-surfaçage) sans prescription d'antibiotiques. Un dosage sanguin de leptine et d'adiponectine ainsi qu'un relevé des paramètres cliniques ont été effectués à T0, 3 mois et 6 mois.

Résultats

Les résultats mettent en évidence une efficacité du traitement parodontal non chirurgical au bout de 3 et 6 mois dans les deux groupes. Cependant, des différences sont observées entre ces deux groupes pour la réduction de la profondeur de poche, notamment concernant celle des poches profondes (> 6 mm) à 6 mois. Concernant les analyses biochimiques, les patients obèses ont présenté des taux de leptine et d'adiponectine supérieurs à ceux des non-obèses à T0, 3 et 6 mois. Par contre, aucune variation n'a été observée post-traitement parodontal dans les deux groupes.

Discussion et commentaires

Cette étude met en évidence une efficacité de la prise en charge parodontale non chirurgicale chez les patients obèses. Cependant, la réponse au traitement est moins bonne chez ces patients par rapport à la population non obèse. Du fait de sa structure (population contrôlée, sans pathologie systémique associée), cette étude met bien en évidence le rôle négatif joué par l'obésité sur les résultats du traitement parodontal. Il est important de préciser que les variations observées entre les groupes ne sont pas corrélées à une moins bonne compliance des patients obèses puisque l'indice de plaque ou de saignement au sondage ne diffère pas entre les groupes. Concernant l'effet systémique du traitement, aucun effet sur les taux de leptine et d'adiponectine n'a été évalué. Ces molécules sont des adipocytokines jouant un rôle dans la réponse immune et inflammatoire. Cela est intéressant puisque, dans de nombreux cas, l'amélioration des conditions parodontales se répercute au niveau systémique par une baisse du taux de cytokines circulantes. Cette étude met donc en évidence le fait que le patient obèse présente une réponse inflammatoire particulière pouvant être modulée par ces adipocytokines.