Bernard Cannas, Rédacteur en chef invité - JPIO n° 2 du 01/05/2017
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 2 du 01/05/2017

 

Éditorial

Bernard Cannas  

Rédacteur en chef invité

À l'occasion de ce numéro spécial du JPIO pour lequel nous avons eu l'honneur d'être sollicités, nous ferons un point sur l'évolution des plans de traitements implantaires.
Je remercie le docteur Paul Mattout, rédacteur en chef du JPIO, pour sa confiance.

Nous avons fêté en 2015 le cinquantième anniversaire de l'implantologie moderne qui a connu une évolution spectaculaire depuis le début des années 2000. Ce numéro spécial est pour nous l'occasion de faire un point,...


À l'occasion de ce numéro spécial du JPIO pour lequel nous avons eu l'honneur d'être sollicités, nous ferons un point sur l'évolution des plans de traitements implantaires.
Je remercie le docteur Paul Mattout, rédacteur en chef du JPIO, pour sa confiance.

Nous avons fêté en 2015 le cinquantième anniversaire de l'implantologie moderne qui a connu une évolution spectaculaire depuis le début des années 2000. Ce numéro spécial est pour nous l'occasion de faire un point, de montrer son incidence sur les thérapeutiques appliquées à nos patients.

L'évolution générale de nos sociétés occidentales va dans le sens du principe de précaution, vers les économies de santé mais aussi vers l'efficacité des soins, du rapport soignant soigné. La notion de « care » (philosophie du soin) est très présente dans les médias. Beaucoup de citoyens du monde, abondamment informés pour la plupart, veulent que leur environnement respecte la planète, ne pollue pas, que leur nourriture soit la plus naturelle possible. Cette évolution sociétale et environnementale touche aussi la santé et nous y participons.

Dans un premier article d'introduction, en nous basant sur l'évolution des traitements en dentisterie restauratrice, nous proposerons le concept de gradient thérapeutique appliqué à l'implantologie. Aujourd'hui, la dentisterie restauratrice va dans le sens d'une thérapeutique « minimalement invasive », de l'économie tissulaire, de la simplification.

Le Professeur P.-I. Brånemark, à qui nous tenons à rendre hommage dans ce numéro a, dès le début des années 1960, révolutionné la dentisterie en imaginant une prothèse fixée sur des implants ancrés dans le squelette. Dès le début, il a placé des implants dans des situations anatomiques très défavorables notamment chez les édentés totaux maxillaires, des implants inclinés, courts, en nombre réduits. Les greffes étaient réservées aux importantes atrésies du maxillaire.

Nous avons constaté au cours du temps et de l'évolution des techniques chirurgicales reconstructrices une perte de vue de ces grands principes. Vers des chirurgies de plus en plus invasives dans des situations où souvent l'exploitation des volumes osseux résiduels n'était pas pris en compte. Au cours des dernières années, la chirurgie des sinus a supplanté cette vision conservatrice des traitements. Ces traitements sont plus longs, plus invasifs, plus onéreux, et nécessitent le recours à des matériaux de comblement type allo-greffe ou hétéro-greffe.

Le développement de l'imagerie sectionnelle et de la chirurgie guidée permet aujourd'hui d'avoir une vision tridimensionnelle exceptionnelle des structures anatomiques et pouvoir ainsi simplifier les traitements.

Dans le deuxième chapitre, les différentes alternatives de traitement du maxillaire postérieur sont présentées dans le logique du gradient thérapeutique appliqué à l'implantologie : moins invasif, plus rapide, plus économique. Je remercie le docteur Emmanuel Racy, chirurgien maxillofacial et ORL pour sa participation à cet article.

Le troisième article traitera des design implantaires en fonction des différents type d'os et de plan de traitement permettant de proposer une mise en fonction ou esthétique immédiate.

La mise en place d'un prothèse immédiate fonctionnelle ou esthétique est le souhait de chaque patient afin de réduire les temps de traitement.

Dans le quatrième article, nous avons demandé à Jacques Bitton et Laure Tisserand, experts près les tribunaux, de nous dire l'aspect médico-légal de ces traitements.

Je tiens à remercier tout particulièrement Renaud Noharet pour sa participation à ce numéro spécial montrant son expertise et le long travail sur lequel nous avons collaboré dès le début des techniques de chirurgie guidée.

Le cinquième article traitera ces techniques qui impactent aussi nos plans de traitement : chirurgie minimalement invasive, plus prédictible, plus précise, basée sur des protocoles stricts.

Et enfin, nous conclurons sur la technologie d'avenir qu'est l'impression 3D.

 

Nous avions eu avec Luc Gillot, l'idée de ce numéro spécial en 2013. Il nous a quitté trop tôt, en septembre de la même année, et j'ai tenu à continuer ce travail. C'est un hommage que je rends à mon ami et complice Luc.

Je tiens à remercier tout particulièrement Nicolas Boutin qui a été d'un soutien total et fort au cours de ces années et qui a participé activement à la rédaction de ce numéro spécial ainsi que les étudiants de T1 de la faculté d'odontologie de Montrouge.