RPCI en secteur cuspidé : analyse de la littérature - JPIO n° 360 du 01/09/2018
 

Journal de Parodontologie & d'Implantation Orale_Hors Série n° 360 du 01/09/2018

 

DENTISTERIE RESTAURATRICE

Pascale CORNE*   Pascal DE MARCH**   Anne-Sophie VAILLANT-CORROY***   Pierre HIRTZ****  


*MCA
Faculté d’odontologie de Nancy
Département de prothèse
Institut Jean-Lamour, UMR 7198 CNRS
**MCU-PH
Faculté d’odontologie de Nancy
Département de prothèse
Institut Jean-Lamour, UMR 7198 CNRS
***MCU-PH
Faculté d’odontologie de Nancy
Département de prothèse
Institut Jean-Lamour, UMR 7198 CNRS
****AHU
Faculté d’odontologie de Nancy
Département de prothèse
Institut Jean-Lamour, UMR 7198 CNRS

Les restaurations partielles collées indirectes (RPCI) en secteur cuspidé (inlays, onlays, overlays) doivent être envisagées en priorité avant les restaurations coronopériphériques pour les pertes de substance moyennes à importantes. L’analyse de la littérature permet de valider objectivement les domaines d’indication, la pérennité, le choix des matériaux et les exigences de mise en œuvre de ce type de restauration.

Les restaurations partielles collées de type RPCI présentent des taux de survie majoritairement supérieurs à 90 % avant 10 ans, tous types de matériaux confondus. Les techniques de CFAO directes montrent des résultats similaires, voire légèrement supérieurs, mais nécessitent l’utilisation de maquillant ainsi qu’un choix rigoureux du bloc à usiner pour parfaire son intégration esthétique (fig. 1 à 3).

Cette analyse de la littérature a mis en évidence que la pérennité des restaurations de type onlay est meilleure que celle des inlays. En effet, le recouvrement cuspidien permet de diminuer la profondeur de préparation et de limiter ainsi la flexion des murs dentaires résiduels. Cet aspect constitue le paramètre le plus influant sur la résistance à la fracture (fig. 4 à 8). L’état de vitalité pulpaire n’a présenté aucune influence directe sur les taux de survie. Les échecs sont toutefois plus fréquents pour les restaurations les plus étendues qui intéressent au moins quatre parois axiales. Les différents moyens d’assemblage testés n’ont pas montré d’influence sur le taux de succès. Le joint prothétique marginal représente le premier facteur d’échec rapporté pour l’ensemble des études, quelle que soit la nature du matériau d’assemblage ou de restauration. Cet échec n’entraînant qu’une altération esthétique des restaurations n’influe pas sur le risque de caries secondaires et ne semble pas évoluer dans le temps (fig. 9) ; il n’affecte donc pas directement le taux de survie.

La réussite des RPCI repose principalement sur l’expérience du praticien : d’une part à travers l’intégration des principes de préparation mais aussi en fonction de l’analyse de la biomécanique des tissus résiduels dans le contexte occlusal ; d’autre part, à travers la maîtrise des différents protocoles de collage, dont la principale difficulté se situe dans la préparation du tissu dentinaire lors du mordançage. L’utilisation du scellement immédiat des tubuli dentinaires durant la phase de préparation cavitaire permet d’augmenter les valeurs d’adhérence après collage, tout en diminuant le risque de contamination bactérienne pendant la période de temporisation, et concourt également à réduire l’hyper-sensibilité postopératoire, facteur d’échec fréquemment rapporté dans la littérature. La nature du matériau de restauration, résine composite ou céramique vitreuse, ne semble pas influencer significativement le taux de survie de ces restaurations, même si les propriétés des matériaux sont bien différentes. Le matériau constitutif de la restauration est donc sélectionné en fonction du contexte clinique, occlusal et esthétique, en tenant compte de ses propriétés spécifiques.