Taux de survie des facettes en céramique en fonction de l’exposition dentinaire dans la préparation : une revue de littérature - Cahiers de Prothèse n° 161 du 01/03/2013
 

Les cahiers de prothèse n° 161 du 01/03/2013

 

revue de presse

O. Etienne*   J.-C. Schoeffler**  

Objectifs et hypothèses

L’objectif de cette revue de littérature est d’évaluer le taux de survie moyen des facettes en céramique et, plus particulièrement, d’estimer l’impact éventuel de la présence de dentine sur la surface de collage dentaire.

Matériels et méthodes

La revue de littérature est effectuée à partir d’une recherche et d’une sélection d’articles internationaux rapportant des études cliniques publiées en langue anglaise entre 1991...


Objectifs et hypothèses

L’objectif de cette revue de littérature est d’évaluer le taux de survie moyen des facettes en céramique et, plus particulièrement, d’estimer l’impact éventuel de la présence de dentine sur la surface de collage dentaire.

Matériels et méthodes

La revue de littérature est effectuée à partir d’une recherche et d’une sélection d’articles internationaux rapportant des études cliniques publiées en langue anglaise entre 1991 et 2011. Les articles sont recherchés sur les moteurs « Cochrane Central Register of Controlled Trials » et « PubMed Central ». Les études retenues sont ensuite relues pour prendre en compte l’influence de la profondeur de la préparation et de l’exposition éventuelle de dentine lors de la préparation.

Résultats

24 études cliniques ont été retenues ; seules 2 d’entre elles rapportent un taux de survie de 100 %.

Sur ces 24 études, 8 font mention de l’impact de la présence de dentine sur le taux d’échecs. Parmi les facteurs d’échecs rapportés, la présence de dentine ou la ligne de finition dans une ancienne restauration directe sont considérées comme les principaux. Les études de longue durée (> 15 ans) rapportant un grand nombre de facettes mettent en avant le rôle crucial du collage amélaire.

Il est avancé qu’une surface supérieure à 80 % d’émail est préférable et que, lorsque toute la surface préparée est amélaire, il n’est pratiquement jamais observé de fracture adhésive. D’autres études rapportent des échecs/complications concentrées sur le joint cervical, qui s’altère d’autant plus que la limite est située en zone dentinaire ou cémentaire.

Conclusion

Contrairement à ce qui est parfois avancé comme une technique fiable à 100 %, la réalisation de facettes en céramique présente des taux de survie très favorables mais variables selon les études. Parmi les critères d’échecs mis en évidence, la proportion de dentine exposée lors de la préparation est l’un des principaux.

Commentaires

L’auteur s’attache à démontrer au travers de l’analyse des 25 études cliniques répertoriées que la technique des facettes doit être relativisée, en particulier dans le cadre de « l’orthodontie immédiate » qui expose plus volontiers des plages dentinaires ou impose un collage dans des zones cémentaires. Lorsque les facettes sont réalisées chez le jeune patient, il doit être fait mention des réinterventions inéluctables qui interviendront dans le futur.

Cette revue de littérature peut être confrontée à la très récente publication de G. Gürel et al. (« Clinical performance of porcelain laminate veneers : outcomes of the aesthetic pre-evaluative temporary (APT) technique ». Int J Periodontics Restorative Dent. 2012;32(6):625-35) qui met en valeur l’intérêt d’une procédure standardisée permettant de minimiser le risque d’exposition de dentine lors de la préparation. Sur les 580 facettes évaluées en 12 ans, 42 ont présenté des échecs mais aucune ne s’est décollée lorsque la préparation était pleinement amélaire.