L’iPad au cabinet dentaire - Cahiers de Prothèse n° 165 du 01/03/2014
 

Les cahiers de prothèse n° 165 du 01/03/2014

 

bibliographie

Estelle Schittly  

Il n’est plus à démontrer que la communication au cabinet dentaire est une des clés de la réussite, relationnelle et technique. Le patient informé prend conscience des objectifs de sa prise en charge thérapeutique et des challenges techniques. La confiance s’instaure alors et permet au binôme patient/praticien de cheminer sereinement au cours du traitement, sur le terrain de la connaissance et du consentement éclairé.

Cet ouvrage d’un auteur italien, publié par...


Il n’est plus à démontrer que la communication au cabinet dentaire est une des clés de la réussite, relationnelle et technique. Le patient informé prend conscience des objectifs de sa prise en charge thérapeutique et des challenges techniques. La confiance s’instaure alors et permet au binôme patient/praticien de cheminer sereinement au cours du traitement, sur le terrain de la connaissance et du consentement éclairé.

Cet ouvrage d’un auteur italien, publié par Quintessence, avec une iconographie soignée et didactique s’est donné comme objectif d’évoquer la communication numérique au cabinet dentaire. L’aspect de cet ouvrage donne au premier coup d’œil le sentiment d’excellence dont s’inspire l’auteur pour traiter de la prise en charge du patient dans le domaine de la dentisterie esthétique.

Regroupant 15 chapitres, 3 grandes parties peuvent être dégagées.

La première décrit les méthodes classiques de communication : moulages, dessins, logiciels d’ordinateur. Leur évaluation sur leur niveau d’information, la possibilité de personnalisation pour chaque cas clinique, leur difficulté de manipulation par le praticien et leur coût incite l’auteur à préférer d’autres outils en adéquation avec la technologie de notre époque?comme les tablettes et smartphones plus intuitifs en réduisant le temps d’adaptation du praticien.

La seconde partie décrit les outils numériques comme l’iPad et le matériel complémentaire comme les bornes wifi, l’écran. Les appareils et techniques de base de la photographie, le choix des focales, le type de flash sont décrits de façon à rendre le propos assez clair pour le néophyte.

Une troisième partie met l’accent sur l’avantage d’une intéractivité patient/praticien avec les images de l’iPad.

Le credo de l’auteur, que l’on retrouve en fil rouge tout le long du manuel, est l’efficacité d’une iconographie modifiée en direct devant le patient. Les photographies de cas sont transférées sur la tablette et retravaillées sous ses yeux du patient pour illustrer l’objectif thérapeutique. Le praticien aidé de cet outil identifie ainsi la nature des problèmes esthétiques. De façon virtuose, Mario Imburgia illustre comment il met en évidence par des tracés, une dysharmonie du sourire, un mauvais alignement des collets. Il fini par réaliser un « mock up » virtuel montrant au patient l’objectif idéal à atteindre.

L’utilisation et le mode d’emploi des applications de dessin et de restructuration des images sont décrits pas à pas. Les cas cliniques illustrant les problématiques esthétiques, de simples à compliquées, permettent d’envisager les possibilités offertes par ces logiciels et supports numériques.

Dans les dernières pages, une vue clinique d’un « mock up » en résine à partir de céraplasties replace l’exercice dans la réalité du contexte quotidien.

L’auteur termine enfin sur la prospective d’une dématérialisation totale des documents papiers au cabinet dentaire.

Même si le niveau d’expertise des outils décrits est reconnu, on peut regretter un parti pris assez net dans le choix du matériel et des marques spécifiques, sans comparatif. Au lecteur d’être autonome sur ce point et de se renseigner auprès des revues scientifiques et grandes enseignes dédiées.

Au fil de la lecture, il est assez clair qu’une longue phase d’apprentissage est indispensable à la maîtrise de l’outil numérique.

Cet ouvrage peut être recommandé aux étudiants et jeunes praticiens qui devront exercer leur art en utilisant les outils incontournables mis à leur disposition. Ils devront s’adapter à des patients de plus en plus exigeants et informés, et à une législation de plus en plus chronophage.

Le praticien déjà installé dans ses habitudes pourra se laisser séduire par l’approche numérique de la dentisterie esthétique. Force est de constater que le type d’exercice du Dr Imburgia n’est pas forcément transposable à la majorité de ce qui est réalisé dans les cabinets dentaires de l’hexagone. L’idéal de virtuosité exprimé dans cet ouvrage peut néanmoins donner l’impulsion à certains, désireux de se faire plaisir (de mieux informer et d’impressionner leur patient) et surtout, d’aménager des plages horaires permettant l’utilisation de l’iPad dans leur exercice.