Les antécédents de parodontites et de maladies cardio-vasculaires sont des facteurs favorisant la péri-implantiteGRaDE B (13) - Cahiers de Prothèse n° 1 du 01/12/2014
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 1 du 01/12/2014

 

Synthèse

À RETENIR :

La plupart des études récentes sur le devenir à long terme des implants dentaires indiquent des proportions plus ou moins élevées de péri-implantite. Cette prévalence des complications infectieuses doit être évaluée avec précision et les causes de celles-ci définies pour pouvoir en diminuer les effets. Plusieurs facteurs sont cités comme étiologique dans le développement d'une péri-implantite. Les facteurs de risque infectieux sont...


À RETENIR :

La plupart des études récentes sur le devenir à long terme des implants dentaires indiquent des proportions plus ou moins élevées de péri-implantite. Cette prévalence des complications infectieuses doit être évaluée avec précision et les causes de celles-ci définies pour pouvoir en diminuer les effets. Plusieurs facteurs sont cités comme étiologique dans le développement d'une péri-implantite. Les facteurs de risque infectieux sont semblables à ceux observés sur les dents naturelles, les facteurs médicaux généraux influencent probablement la réponse de l'hôte et les facteurs locaux peuvent aggraver les problèmes. Le but de cette étude rétrospective est de déterminer l'influence des antécédents de parodontite, des pathologies générales et du tabac sur le taux de péri-implantites des patients traités dans trois centres en Suède. Sur un total de 270 patients inclus dans l'étude, on observe 172 cas de péri-implantite. L'analyse statistique met en évidence une corrélation entre antécédent de parodontite, antécédent de maladie cardio-vasculaire et présence de péri-implantite. L'âge est un facteur aggravant mais le tabac ne semble pas avoir d'influence statistique.

Pourquoi ?

Les définitions de péri-implantite et mucosite péri-implantaire ont été précisées lors du 7e European Workshop on Periodontology en 2011 (Lang et Berglundh). Un implant présentant une péri-implantite doit avoir une perte osseuse de plus de 2 mm par rapport à l'état initial, un saignement au sondage ou une suppuration. Avec une perte osseuse de moins de 2 mm, on parle de mucosite péri-implantaire. Les études présentent des taux de péri-implantites variables (37 % pour Marrone et al. en 2012 et 1,8 % pour Buser et al. en 2012). La péri-implantite semble être une infection anaérobie polymicrobienne et la parodontite un facteur de risque de développer une péri-implantite. L'influence du tabac est controversée. Celle des antécédents médicaux, notamment cardio-vasculaires, sur la maladie parodontale est décrite. L'objet de cette étude rétrospective est de définir le risque d'avoir à une péri-implantite associée à des antécédents de parodontite, de maladies cardio-vasculaires ou de tabagisme.

Comment ?

L'étude rétrospective a porté sur les données collectées de 2007 à 2011 dans trois centres en Suède (Kristianstad, Halmstad et Uppsala). Les patients majeurs qui n'avaient pas reçu d'antibiotiques depuis 3 mois ou qui n'avaient été traités pour péri-implantite depuis 6 mois ont été inclus dans cette étude. Le niveau osseux péri-implantaire a été analysé sur des clichés standardisés à l'aide du logiciel Osirix 3.9.1. Le sondage autour des implants a été réalisé avec une sonde calibrée à 0,2 N (Hawe Click-Probe) dans les trois centres. Le saignement et la suppuration éventuels ont été évalués 60 secondes après sondage. Les antécédents parodontaux et médicaux ont été évalués par examen et entretien cliniques. L'arrêt du tabac antérieur à 10 ans permettait de classer les patients dans la catégorie des non-fumeurs.

Et alors ?

Sur un total de 270 patients inclus dans l'étude, 172 présentaient une péri-implantite et 98 étaient sains ou présentaient une mucosite. Les analyses statistiques menées (odds ratio) ont permis de mettre en évidence une association forte entre antécédent de pathologie cardio-vasculaire et péri-implantite (OR = 11,9) et entre parodontite et péri-implantite (OR = 10,8), l'âge étant un facteur aggravant. Ni le tabac ni le sexe n'étaient des facteurs de risque associés.

Le nombre d'années de fonction des implants atteints de péri-implantite est de 11,8, celui des autres implants de 7,0. Il aurait été intéressant de dissocier les implants sains de ceux avec mucosite. Le type de prothèse, unitaire ou plurale, scellée ou vissée, et l'état de surface des implants auraient été des informations utiles.