IMPLANT À LA RENCONTRE DE GERARD PASQUET
 

02/03/2016

Implant à la rencontre de Gérard Pasquet

Quels sont les inconvénients et les avantages du cone beam ? Le guide radiologique est-il toujours pertinent ? Et qu’en est-il des doses d’irradiation pour le patient ? Pour Implant, Gérard Pasquet, pionnier de l’imagerie et radiologue de renom, répond aux questions et fait le point sur l’évolution des méthodes et des instruments. Rencontre.

Olivier Fromentin : Comment évaluez-vous l’évolution des doses d’irradiation : sont-elles significativement plus réduites que par le passé ?
Gérard Pasquet : L'irradiation est devenue une préoccupation environnementale majeure. J’ai eu la chance de radiographier au cabinet des prix Nobel de physique français, dont Pierre-Gilles de Gennes et Georges Charpak. Ce dernier a écrit sur le livre d'or du cabinet : « Merci aux radiologues de leur accueil, mais, une chose est certaine, il faut diminuer l'irradiation ». C'est l'obsession ! Il faut certes veiller à diminuer au maximum l’irradiation mais être conscient que la pire des radios, la plus irradiante, la plus épouvantable, c'est celle qui ne sert à rien.
Il faut faire des choix en imagerie et savoir irradier suffisamment pour obtenir le résultat escompté. Mon credo : appliquer le principe Euratom 97/43 : justification et optimisation. Justification : « pourquoi avez-vous fait cet examen ? Parce qu'il y avait telle et telle chose à chercher. » Optimisation : « pourquoi n'avez-vous pas fait une échographie plutôt que cet examen très irradiant ? ». Toujours choisir la méthode la moins irradiante possible pour parvenir au diagnostic. D'où le succès avéré du cone beam sur le scanner. Aujourd'hui, même avec les scanners les plus performants, un examen est moins irradiant avec le cone beam qu’il ne l'est avec un scanner.

Converti en jours d'irradiation naturelle, un orthopantomogramme – le panoramique dentaire conventionnel – correspond à 2 à 3 jours d'irradiation naturelle. En cone beam « tête », c’est 10 jours. Le scanner « tête » est à environ 1 mois. Le problème du champ d’exposition se pose également : en cone beam, plus on augmente la taille du champ, plus on augmente la résolution spatiale, plus on augmente la dose. Il vaut donc mieux avoir des champs réduits avec la résolution spatiale la plus faible possible compatible avec le diagnostic recherché. En implantologie, il n'est pas besoin d'avoir une résolution spatiale de l'ordre de celle nécessaire à la recherche d'une fêlure radiculaire.

    Lire aussi : Cone beam : « À l'époque, on photographiait l'écran cathodique avec un Polaroïd »

OF : Nous parlons des avantages et des inconvénients du cone beam. La problématique des artéfacts liés aux structures métalliques intra-orales est-elle définitivement dépassée ?
GP : Ce n'est pas un problème du passé. C'est un problème parfaitement actuel. Au scanner, cette problématique est passée au second plan parce qu'il existe des logiciels anti-artéfacts performants mais qui peuvent induire des images un peu contestables sur le plan de la réalité anatomique de l'image. Spontanément, le cone beam est beaucoup moins générateur d'artéfacts que ne l'est le scanner. En règle générale, le scanner est plus sensible à l'hyperdensité métallique que le cone beam.


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