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Nouvelles technologies
Un étudiant américain, aux moyens limités, est parvenu à réaliser son appareil dentaire grâce à une imprimante 3D. Évolution incontournable de la profession ou grave imprudence ?
Étudiant en design à l’Institut de technologie du New Jersey, Amos Dudley est familier des technologies de pointe et notamment des imprimantes 3D. Atteint d’importants problèmes d’alignement dentaire, Amos confie avoir porté un appareil durant une bonne partie de sa jeunesse. « Je me sentais coupable d'avoir fait dépenser de l'argent à mes parents pour rien ».
Devenu étudiant, il avoue avoir négligé les soins dentaires et raconte que récemment il ne pouvait plus sourire tant l’apparence de ses dents l’handicapaient socialement.
Sa condition précaire d'étudiant et ses moyens limités ne lui permettaient plus de s’offrir les soins nécessaires au redressement de sa dentition. Amos Dudley a donc essayé de trouver des solutions à son problème sur le web. Ce dernier s'est convaincu qu'il était en mesure de reproduire les appareils en vente sur Internet pour près de 8000 $ (environ 7000 €). L'étudiant entreprend donc de réaliser son appareil dentaire lui-même.
D'après son post de blog, en moins de 6 mois et pour un montant de 60 $ de matériaux ( environ 53 €), l'étudiant a créé une série de 12 prothèses transparentes. Grâce au matériel disponible au sein de l’université, Amos Dudley a donc réalisé lui-même des gouttières amovibles en forme de redresseurs.
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© D. R.« Je crois qu’il est temps d’introduire cette technologie dans notre arsenal technique vu son utilité dans la pratique quotidienne que ça soit dans le diagnostique que dans le traitement. Il est aussi temps pour les facultés de médecine et de médecine dentaire de mettre dans leurs programmes d’enseignement des cours de modélisation et de conception 3D. Car d’ici 6 à 10 ans les futures générations de médecins seront confrontées à une avalanche de techniques issue de l’impression 3D. »
Se dégage alors en apparence plusieurs avantages concrets : réduction du temps de fabrication, accélération des capacités de production, adaptation des prothèses aux différentes morphologies, étendu de la gamme des matériaux et stockage des modèles créés sous format numérique.
Il reste néanmoins que, d'après le docteur Manière-Ezvan, spécialiste de l'orthopédie dento-faciale et professeur de l'UFR d’Odontologie à l'université de Nice Sophia Antipolis, le recours à cette technologie pour la conception de gouttières amovibles paraît « envisageable », mais son utilisation, sécurisée et optimale, dépend de trois conditions : « un investissement lourd en terme de logiciel et de matériel, une prévision de temps considérable en fonction des ajustements de l'appareil à la morphologie du patient et surtout, cette nouvelle technologie nécessite une intervention incontournable d'un professionnel chirurgien-dentiste avant une quelconque pose du matériel sur le patient ».
Mehdi Farhat