Visser ou sceller en prothèse implantaire | Editions CdP
 
Visser ou sceller

Après pose d'un pilier conique angulé à 30°, l'axe de vissage du futur dispositif prothétique est matérialisé par la ligne B alors que l'axe de l'implant est donné par la ligne A.

30/10/2017

Visser ou sceller en prothèse implantaire

Quel type de liaison entre implants et prothèse ?

Certains praticiens restent attachés au scellement qu'ils connaissant et pratiquent depuis toujours alors que d'autres sont de fervents adeptes du transvissage. Si les deux méthodes de solidarisation des travaux prothétiques sur les implants peuvent souvent être envisagées, il faut aussi parfois décider de choisir l'une d'elles, pour des raisons techniques.

Le choix entre scellement et vissage en implantologie divise énormément les cliniciens. Il est assez rare de rencontrer des praticiens qui pratiquent à la fois l'une et l'autre méthode de façon routinière. Il apparaît donc opportun de passer d'abord en revue ces deux options et d'essayer d'en dégager les spécificités.

Scellement en implantologie

Le simple choix du ciment et de la technique de scellement peut avoir des conséquences sur l'avenir des travaux de restauration.

Différents produits utilisables

Il n'existe aucun consensus sur le type de ciment de scellement à utiliser en prothèse implantaire. Dans le passé, le dévissage des piliers implantaires était fréquent, en particulier pour les implants à hexagone externe, et il était recommandé de sceller les restaurations sur implants à l'aide de ciments provisoires. Intellectuellement, il paraissait en effet naturel de déposer plus aisément la couronne avec ces produits provisoires. En réalité, lorsqu'un pilier prothétique devient mobile sur l'implant du fait d'un dévissage, un ciment, même provisoire, pose de gros problèmes. Il y a plus de chances de casser la vis en tapant avec un arrache-couronne que de séparer la prothèse de son pilier puisque c'est la vis qui encaisse les chocs !

Aujourd'hui, trois éléments viennent diminuer considérablement le risque de voir ces dévissages se produire :

  • la systématisation de l'utilisation de clés dynamométriques ;
  • le fait de ne plus travailler avec des pièces surcoulées ou, pire encore, coulées. On peut en effet légitimement imaginer que travailler avec des éléments à l'ajustage précis est un réel avantage pour maintenir la bonne coaptation des pièces entre elles et diminuer ainsi les risques de micromouvements ;
  • la systématisation de la CFAO (conception et fabrication assistées par ordinateur) et la réalisation de piliers sur mesure.

L'avis des cliniciens diverge donc entre l'utilisation de ciments provisoires ou définitifs. Certains préféreront garder la possibilité d'un démontage facilité (en théorie) au détriment d'un risque plus élevé de descellement. D'autres partent du principe que, à partir du moment où la prothèse est correctement réalisée (parfait ajustage de la couronne sur le pilier implantaire, possibilité de nettoyage interdentaire) et où l'hygiène du patient est bonne, il n'y aura pas nécessité de réintervention. L'utilisation d'un ciment plus rétenteur s'impose alors.

Le ciment recommandé actuellement est un ciment carboxylate.

La rétention des prothèses scellées en implantologie répond aux mêmes exigences qu'en denture naturelle. La hauteur des piliers, leur conicité, leur surface développée et leur rugosité déterminent directement la rétention de la suprastructure implantaire.

Pour Kaufman et al., une hauteur minimale de 5 mm semble être nécessaire pour la rétention d'une couronne (Kaufman et al., 1961). Les piliers implantaires doivent être légèrement de dépouille afin de permettre la mise en place de la suprastructure sans friction, tout en assurant sa rétention (convergence des parois opposées de 6o comme en denture naturelle). Notons cependant que la surface développée du pilier implantaire est plus restreinte que celle d'une dent naturelle du fait du puits d'accès à la vis.

Un aspect dépoli du pilier implantaire est souhaité pour augmenter la rétention. En effet, la très bonne adhérence que présentent les ciments verre ionomère modifiés par adjonction de résine (CVIMAR) ou les ciments résine sur les tissus dentaires est quasiment nulle sur le métal ou la zircone.

Dans une étude in vitro sur le scellement de couronnes métalliques sur piliers en titane, Nejatidanesh et al. montrent qu'il n'existe pas de différence significative en termes de résistance à la traction entre les CVIMAR, les ciments polycarboxylate, oxyphosphate de zinc ou même les ciments résine du type Panavia® (Nejatidanesh et al., 2012). En revanche, les ciments verre ionomère et les ciments temporaires présentent les capacités de rétention les moins élevées.

Il est primordial que le ciment utilisé en prothèse implantaire soit suffisamment radio-opaque afin de s'assurer de l'absence de fusée de ciment dans les zones proximales, seules accessibles à l'exploration par radiographie standard. Les ciments à base d'oxyde de zinc présentent la radio-opacité la plus importante (Wadhwani et al., 2010).

Peut-on sceller des bridges mixtes dento-implanto-portés  ?

  • Découvrez l'intégralité de cet article pour considérer le pour et le contre de chacune de ces techniques dans le dernier JPIO 134 de Novembre 2017 : Lire la suite [...]


Jérome Liberman et Patrick Missika


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