E-SANTÉ AU SECOURS DES SOIGNANTS
 
E-santé

14/03/2018

E-SANTÉ AU SECOURS DES SOIGNANTS

Lutter contre la souffrance des soignants pour combattre les déserts médicaux

L'association SPS propose grâce à une solution innovante en e-santé, de venir en aide aux professionnels de santé dans les territoires oubliés. Le dispositif devrait être opérationnel d'ici à la fin de l'année.

La souffrance au travail des professionnels de santé libéraux, particulièrement ceux exerçant dans les zones rurales désertifiées, n'est pas suffisamment prise en compte. Or, comme le révèle un récent sondage mené par l'association Soins aux professionnels de santé (SPS), dans ces « territoires oubliés », 39 % des soignants, toutes disciplines confondues (médecins, infirmiers, chirurgiens-dentistes, pharmaciens et kinésithérapeutes) ont déjà eu des idées suicidaires liées à leur exercice professionnel, contre 25 % de leurs confrères en zones urbaines1. « L'an prochain, il est probable que les chiffres atteignent un soignant sur deux », avertit le Dr Éric Henry, président de SPS.
Ce constat ainsi que l'urgence d'endiguer cette souffrance psychologique, résultant de l'isolement, du stress et de la surcharge de travail, incitent SPS à mettre sur pied un dispositif en coopération avec le Catel, référent national et centre d’expertise en e-santé, à l'intention exclusive des déserts médicaux ruraux.
Ce projet dénommé « le care des territoires oubliés » propose de soutenir les soignants dans la prise en charge des patients chroniques ou handicapés en les connectant via le dossier médical partagé (DMP) à une plateforme nationale. Les professionnels de santé comme les patients eux-mêmes et leurs aidants pourront directement accéder au médecin coordinateur de cette plateforme qui les orientera en fonction du diagnostic. Il s'agit ainsi de créer un dispositif parallèle au 15 afin de désengorger les urgences et surtout, d'inclure les ressources et les compétences des professionnels de santé libéraux. Les patients chroniques seront équipés de tablettes qui permettront de transmettre toutes les données à la plateforme.
En permettant aux médecins de déléguer certaines taches conformément à la loi HPST, le disposif leur dégage du temps médical, notamment pour la prise en charge des patients aigus. « L'objectif n'est pas de mettre de l'intelligence artificielle à tout prix mais bien de réorganiser ces territoires afin qu'ils redeviennent attractifs en matière d'exercice professionnel », affirme le Dr Henry.
480 communes sont aujourd'hui considérées en totale désertification médicale. Le premier pas de SPS sera de convaincre d'ici à la fin de l'année, 50 territoires ruraux « oubliés » de rejoindre la plateforme, moyennant un droit d'entrée de 5 000 euros et un financement annuel de 420 euros par patient2. Ces territoires formeront la quatorzième région française. Des déserts qui demain pourraient devenir des terrains d'innovation en santé.

1 - Enquête menée auprès de plus de 700 professionnels de santé entre le 15 octobre et le 20 novembre 2017.
2 - Soit douze consultations par an.

Marie Luginsland


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