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Enfin le vrai démarrage ?
Le dossier médical partagé (DMP) est désormais disponible pour tous et peut être ouvert sur le site dmp.fr. « Maintes fois annoncé, maintes fois repoussé, il doit devenir demain une évidence pour tous les français, comme l’est la carte vitale », a annoncé le 6 novembre Agnès Buzyn, ministre de la Santé aux côté d’Eric Revel, directeur de l’Assurance maladie, à qui la loi a confié la gestion du DMP il y a 3 ans. L’objectif est d’ouvrir 40 millions de DMP d’ici 4 ans.
Réaliser des économies comme cela était le but lors de son lancement en 2004 par Philippe Douste Blazy, n’est plus l’objectif du DMP. La vocation de ce dossier est de « favoriser le décloisonnement du système de santé », « d’améliorer la qualité des soins » et « répondre à une demande de responsabilisation des patients », a détaillé la ministre de la Santé. Pour s’assurer que cette relance du DMP sera cette fois-ci bien effective, le directeur de l’Assurance maladie a simplifié la procédure d’ouverture. Chaque assuré peut créer son propre DMP en ligne chez soi, dans les CPAM, ou en s’appuyant sur des professionnels de santé. En 2016, il y avait 500 000 DMP. La phase expérimentale menée depuis 3 ans dans 18 départements a permis l’ouverture de 1,8 million de dossiers. Et l’objectif est d’atteindre 40 millions en 2022.
Encore faut-il que ces dossiers soient intéressants à consulter. La moitié des 500 000 dossiers existants en 2016 étaient vides ! Aussi la relance du DMP passe par son enrichissement. Deux années d’historique médical automatiquement versés par l’Assurance maladie constituent un socle d’informations à l’ouverture de chaque dossier. Ensuite, c’est aux établissements de santé et aux professionnels de l’alimenter. Les titulaires peuvent aussi scanner des documents et les insérer.
Enfin, le DMP peut être « facilement consulté » par l’assuré avec une application smartphone mais aussi par les professionnels de santé autorisés avec leur carte professionnelle CPS. Un grand travail a été effectué par les éditeurs pour que les logiciels métiers utilisés quotidiennement par les professionnels de santé permettent de consulter et d’alimenter simplement le DMP. Aujourd’hui, 69 % des logiciels utilisés par les médecins libéraux sont « DMP compatibles ». Le contenu du DMP sera enrichi progressivement avec notamment au printemps prochain l’ajout d’un espace réservé aux directives anticipées.
Anne-Chantal de Divonne