La prothèse maxillo-faciale

1/ La prothèse maxillo-faciale s’attache à la réhabilitation du visage humain : dans quels cas intervient cette discipline ?

La prothèse maxillo-faciale a vocation à réhabiliter les pertes de substance d'origine carcinologique, congénitale ou traumatique. Bien que la chirurgie ait fait des progrès considérables en matière de reconstruction, la prothèse maxillo-faciale propose une solution complémentaire ou alternative à la réparation chirurgicale, d'une grande utilité pour rétablir fonction et esthétique notamment après un cancer oro-facial.

2/ Comment avez-vous rédigé cet ouvrage et à qui le destinez-vous ?

Nous avons souhaité proposer un livre à l'image de notre pratique, considérant la discipline dans sa globalité. Il s'agit d'un ouvrage didactique qui s'appuie sur une expertise de plus de 20 années d'exercice de la prothèse maxillo-faciale. Il est destiné aux étudiants en odontologie et en médecine mais également à tout praticien en activité.

3/ La future prothèse va modifier le visage, son apparence et son esthétique : quelle est la dimension éthique de cette pratique ?

En oncologie notamment, la finalité de la réhabilitation par prothèse maxillo-faciale est de redonner au sujet une apparence "banale" et de "normaliser" ses fonctions orales. La notion de qualité de vie orale, très chère aux soins de supports, est ici essentielle. Cette banalisation de l'apparence vise à limiter autant que possible les conduites et regards stigmatisants des autres et permet au patient de renouer avec sa vie d'avant malgré les changements induits par la maladie. Au-delà de la notion d'éthique indissociable de l'exercice de la médecine, il y a dans l'exercice de la prothèse maxillo-faciale une dimension anthropologique incontestable.

Propos recueillis par Emmanuelle Lionnet

La prothèse maxillo-faciale
Emmanuelle Vigarios, Florent Destruhaut, Philippe Pomar, Jacques Dichamp, Éric Toulouse
Éditions Cdp, collection Mémento

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