Santé mentale : les étudiants en santé tirent la sonnette d’alarme
 

16/12/2020

Santé mentale : les étudiants tirent la sonnette d’alarme

Les étudiants des Fédérations des filières de santé, comprenant l’UNECD, ont mené pendant trois semaines une grande campagne de communication afin de dénoncer le constat alarmant des étudiants en santé au sujet de leur santé mentale. Point d’orgue de la mobilisation, une lettre ouverte, intitulée « J’accuse », a été partagée via les réseaux sociaux.

« Cette lettre ouverte vient clôturer trois semaines de communication intense », explique Alexandre Vigne, président de l’Union nationale des étudiants en chirurgie dentaire (UNECD). « Il y a un vrai malaise étudiant depuis longtemps, accentué par la crise sanitaire. Nous en avons ras-le-bol des discussions stériles que nous pouvons avoir avec les pouvoirs publics, d’où cette campagne autour de notre santé mentale », développe-t-il.
Un mot-dièse (hashtag) #PronosticMentalEngagé a été créé pour l’occasion et partagé un grand nombre de fois sur les réseaux sociaux.
La première semaine de mobilisation des étudiants a été consacrée à la réforme de l’entrée dans les études de santé. « En ligne de mire, la réforme du premier cycle qui est encore floue pour de nombreux étudiants et pour laquelle nous défendons l’intérêt des étudiants depuis plusieurs semaines. Nous avons été reçus par la ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Frédérique Vidal, pour discuter de l’ensemble des réformes en santé : des promesses ont été faites pour qu’il y ait des groupes de travail dès janvier 2021. Nous serons attentifs à ce qu’il en sera réellement et concrètement », détaille Alexandre.

Dépression liée aux études chez plus de 25 % des étudiants

La deuxième semaine a été centrée autour de la crise sanitaire. « Au niveau dentaire, la seconde vague ne nous a pas trop impactés : l’activité clinique et pratique ont pu rester normales car les travaux pratiques ont pu se poursuivre et les cabinets dentaires sont restés ouverts », reconnaît Alexandre Vigne. « Nous nous sommes mobilisés surtout pour nos confrères médecins, internes et infirmiers, car 100 % des promotions d’infirmiers de 2e année en région PACA n’ont plus accès à leurs cours au sein des facultés et sont réquisitionnés au sein des hôpitaux. Une formation sacrifiée aujourd’hui est une prise en charge des patients menacée demain », pointe-t-il.
Enfin, la troisième semaine a été centrée autour de la santé mentale des étudiants. « Nous tirons la sonnette d’alarme depuis de nombreuses années. Une enquête menée auprès des étudiants en odontologie en 2018 avait soulevé beaucoup d’inquiétudes », souligne Alexandre Vigne. Elle a en effet montré la présence d’une dépression liée aux études chez plus d’un quart des étudiants en odontologie et 15 % des étudiants avouaient avoir déjà consulté un professionnel de la santé mentale du fait de leurs études.
« Toutes les filières de santé font le même constat. Nous avons notamment mis en évidence un mal-être assez frappant des étudiants en stage. Nous demandons donc à ce qu’il y ait plus d’encadrants, car de nombreux enseignants se retrouvent obligés de chapeauter un nombre trop important d’étudiants. Nous demandons également une meilleure formation des encadrants à la pédagogie et à l’andragogie ». Les étudiants réclament un meilleur encadrement au sein des hôpitaux, mais aussi pour les cours. « Nous notons un taux d’absentéisme assez important des étudiants aux cours magistraux : ce format n’est peut-être plus adapté actuellement dans un emploi du temps toujours plus soutenu », estime le président de l’UNECD.
L’UNECD renouvellera en 2021 son enquête sur le bien-être des étudiants. « L’accompagnement de la santé mentale des étudiants est une thématique que nous voulons travailler en partenariat avec la conférence des doyens d’université », conclut Alexandre Vigne.

Anne-Gaëlle Moulun


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