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30/04/2025

Apport des matrices dermiques acellulaires d’origine humaine en chirurgie plastique parodontale et peri-implantaire

Les greffes de tissus autogènes sont utilisées en chirurgie plastique parodontale depuis de nombreuses années et demeurent le traitement « Gold Standard » pour les augmentations de gencive kératinisée, de l’épaisseur des tissus ou le recouvrement radiculaire [1].

Cependant, malgré un taux de succès élevé, certains inconvénients sont liés aux prélèvements autologues : la présence de deux sites chirurgicaux (site receveur et site donneur), la douleur et l’inconfort lors de la cicatrisation du site de prélèvement, la quantité limitée de tissu donneur dans le cas de greffe étendue et les risques chirurgicaux [2]. De plus, certains patients refusent le traitement à cause de la peur du prélèvement palatin ou à la suite d’une mauvaise expérience d’un précédent prélèvement [3].

Ainsi, face aux défis des procédures d’augmentation tissulaire en parodontologie et en implantologie, des substituts de tissus ont été introduits comme alternative aux greffes autogènes.

Les matrices dermiques acellulaires d’origine humaine : littérature

La matrice dermique acellulaire (MDA) consiste en une matrice tissulaire conjonctive allogénique lyophilisée, sans épithélium ni composants cellulaires, contenant des faisceaux de collagène de types I et III ainsi que des fibres élastiques. Cette matrice est obtenue à partir de banques de tissus humains par une procédure industrialisée standardisée et contrôlée [4, 5].
L’allogreffe MDA est considérée comme un échafaudage bioactif pour la migration des fibroblastes, des cellules épithéliales et endothéliales, et pourrait s’intégrer de manière constante dans le tissu hôte [6]. Les MDA sont déjà utilisées en médecine : traitement des brûlures, chirurgie plastique esthétique et reconstructrice [7].

En dentisterie, la MDA d’origine humaine a d’abord été évaluée pour augmenter la gencive attachée kératinisée. Cependant, les résultats cliniques de la MDA sont inférieurs à ceux d’une greffe épithélio-conjonctive (greffe gingivale libre) [8, 9].
La MDA semble être plus sujette à la contraction, avec un tissu final plus fin mais étant proche en termes d’esthétique et de couleurs des tissus environnants.

Actuellement, la MDA est plus couramment utilisée pour l’indication de recouvrement radiculaire et d’augmentation en épaisseur des tissus mous, au niveau des sites dentaires ou implantaires, en particulier pour éviter un second site chirurgical et minimiser la morbidité du patient. Bien que la MDA soit considérée comme le substitut de greffe ayant les résultats les plus similaires à ceux du greffon de tissu conjonctif [10], à long terme les sites traités avec un greffon conjonctif autogène sont plus stables [11]. Une hypothèse pourrait être que la MDA n’a pas la capacité d’induire de kératinisation, ce qui semble être un facteur positif pour la stabilité du rebord gingival. Ainsi, il peut être suggéré qu’avec le traitement par MDA, les résultats de recouvrement des récessions sont similaires à ceux du greffe de conjonctif en présence d’un bandeau de tissu kératinisé initialement (≥ 2 mm) [12].

En implantologie, un essai clinique randomisé n’a montré aucune différence significative entre un greffon de tissu conjonctif (SCTG) et l’allogreffe MDA en ce qui concerne les résultats cliniques et esthétiques [13].

Un autre essai clinique randomisé n’a montré aucune différence statistiquement significative en termes d’épaisseur de la muqueuse, de hauteur de tissu kératinisé et de cicatrisation entre les groupes conjonctif et MDA. En revanche, l’inconfort perçu était plus élevé à 2 et 4 semaines pour les patients du groupe avec greffe de conjonctif [14].

En 2019, Kroiss et al. publient une étude clinique sur 5 ans (32 patients) ayant pour objectif de comparer les résultats à long terme de la MDA Puros® Dermis (Zimvie) par rapport à la greffe de tissu conjonctif autologue dans le traitement des récessions gingivales.

À 6 mois et 5 ans, les deux groupes ont montré des améliorations cliniques significatives pour tous les paramètres (diminution de la hauteur des récessions, hauteur de tissu kératinisé, biotype gingival), bien que les résultats cliniques des greffes de conjonctifs aient été légèrement supérieurs, cette différence n’était pas statistiquement significative.


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