DÉMOGRAPHIE : FAIBLE CROISSANCE SOUTENUE PAR LES CHIRURGIENS-DENTISTES DIPLÔMÉS À L’ÉTRANGER
 
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31/01/2022

DÉMOGRAPHIE : FAIBLE CROISSANCE SOUTENUE PAR LES CHIRURGIENS-DENTISTES DIPLÔMÉS À L’ÉTRANGER

Le dernier rapport de l’ONDPS dresse l'état des lieux de la démographie des chirurgiens-dentistes. Une croissance très faible sur les 30 dernière années aurait conduit à une baisse des effectifs sans le flux de professionnels formés à l’étranger, principalement en Europe. La densité de chirurgiens-dentistes en France stagne à un niveau plus bas que la moyenne européenne et leur répartition sur le territoire reste inégale.

Au 1er janvier 2021, 42 031 chirurgiens-dentistes de moins de 70 ans en activité en France sont dénombrés dans les bases du Répertoire partagé des professionnels de santé.

L’Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS), dans un rapport de novembre 2021, signale que « la démographie des chirurgiens-dentistes se caractérise par une croissance très atone sur les 30 dernières années ». Il note qu’après avoir connu une forte croissance, de +2,8 % par an en moyenne entre 1971 et 1995, les effectifs évoluent peu depuis 1995 (+0,3 % par an en moyenne). « Depuis 2012, les effectifs sont à la hausse de façon très modérée (+0,5 % en moyenne par an) ».

Cette croissance des effectifs « reflète en partie celle du numerus clausus qui a fixé le nombre d’étudiants autorisés à suivre des études d’odontologie de la rentrée 1971 à celle de 2020 », note l’Observatoire. Initialement fixé à 1 950 places, le numerus clausus d’odontologie a fortement diminué dans les années 80 et 90 (jusqu’à 800 places). Depuis 2003, il augmente à nouveau et a atteint 1 332 pour la rentrée universitaire 2020. Ce nombre reste inférieur au niveau de 1980 (-10 %), contrairement aux autres filières : pharmacie a augmenté de 17 %, médecine de 31% et maïeutique de 48 %.

Pour l’ONDPS, « la faiblesse du numerus clausus aurait conduit à une diminution des effectifs sans le flux de professionnels formés à l’étranger, essentiellement en Europe. Ces flux ont été particulièrement croissants (5 % en 1992 ; 40 % en 2021) et se singularisent par la part désormais majoritaire des professionnels de nationalité française parmi eux ». En conséquence, la part de chirurgiens-dentistes exerçant en France diplômé à l’étranger a triplé en 9 ans, passant de 4 % à 14 %, dont 80 % à diplôme européen. 

UNE DENSITÉ DE PROFESSIONNELS INFÉRIEURE À CELLE DES ANNÉES 90

Néanmoins, ces diplômés à l’étranger ne suffisent pas à assurer une densité suffisante de professionnels sur le territoire. « La densité de 2021, 62 chirurgiens-dentistes pour 100 000 habitants, reste inférieure à celle des années 90. Elle est également nettement inférieure à la moyenne européenne en 2018 qui est de 74 pour 100 000 habitants. Alors que la densité a augmenté dans la plupart des pays depuis 2006, la France a vu à l’inverse sa densité baisser », remarque l’ONDPS.

Parallèlement, « les besoins non satisfaits dans le domaine des soins se traduisent par l’existence d’une sous consommation générale de soins dentaires en France », pointe le rapport. Selon la CNAMTS, le recours aux soins dentaires en France (41 %) est nettement inférieur à la moyenne européenne, notamment par rapport à l’Allemagne et au Royaume‐Uni (71 %).

De plus, la répartition des chirurgiens-dentistes sur le territoire reste très inégale et ne permet pas de garantir une offre de soins homogène. Ainsi, l’ONDPS constatait en 2006 un écart de densité de 1 à 4 entre les départements, qui est passé de 1 à 5 en 2021.

Mayotte semble dans une situation particulière avec 8 chirurgiens-dentistes pour 100 000 habitants. Sur l’ensemble des autres départements, 12 départements ont une densité en chirurgiens-dentistes inférieure à 40 et 8 départements ont des densités supérieures à 80. Du côté des régions, là encore les disparités sont importantes. Quatre régions ont une densité nettement inférieure à la moyenne : Normandie (42), Centre-Val de Loire (44), Hauts de France et Bourgogne Franche-Comté (48). En revanche, les régions Île-de-France, Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur ont une densité supérieure à 70.

« L’inégale répartition géographique des chirurgiens-dentistes influence leur activité et la consommation de soins dentaires sur le territoire. Dans les régions où la densité est plus forte, la population est plus souvent consommatrice de soins dentaires. Les chirurgiens-dentistes ont une patientèle plus réduite, mais le nombre d’actes par patient semble plus important », note l’ONDPS.

RAJEUNISSEMENT ET FÉMINISATION DE LA PROFESSION

Enfin, le profil des chirurgiens-dentistes évolue. « La féminisation de la profession (48 % de femmes) se confirme ainsi que son rajeunissement (âge moyen : 46 ans) », indique le rapport. L’exercice reste très majoritairement libéral (79 %) même si l’exercice salarié progresse. L’omnipratique est très majoritaire (94 %). La tendance est enfin nettement au regroupement. Entre 2013 et 2021, l’activité en cabinet individuel a diminué au profit de l’activité en cabinet de groupe qui est désormais la structure majoritaire (54 %).

Anne-Gaëlle Moulun

Les dernières réactions

  • 12/02/2022 à 10:53
    sender
    alerter
    Les Besoins de traitement : Personnes ages 20% + Patients vulnerables 15% + Personnes negligees 10%= 45 %
    EN FORTE HAUSSE
    Le corps medical et couverture Sociale :en stagnation
    Le temps de formation pour un Dentiste environ 6 ans.
    La Profession : qui s'occupe du Probleme ?


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