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Le dossier médical est bien plus qu’un simple recueil d’informations. Outre le fait que sa tenue rigoureuse est une obligation légale et déontologique [1, 2], il constitue un outil central pour assurer une prise en charge optimale des patients tout en protégeant leurs intérêts et ceux des praticiens. En regroupant des données telles que les antécédents médicaux, l’état antérieur avant sa prise en charge, les diagnostics, les traitements en cours et les comptes rendus, le dossier médical est un véritable pilier dans la relation de soin. Cet article explore l’intérêt du dossier médical à travers deux prismes : celui du patient, qui y trouve un gage de sécurité et de transparence, et celui du praticien, pour qui il est un outil indispensable de traçabilité, de défense et de réflexion.
En dehors des situations conflictuelles, l’un des cas les plus fréquents qui conduit un patient à demander son dossier médical est le changement de praticien, par exemple en cas de déménagement. Certaines informations peuvent présenter un intérêt limité, d’autres sont capitales et peuvent permettre une prise en charge optimale du patient par son nouveau praticien :
Il existe deux situations qui peuvent nécessiter de retrouver l’état antérieur du patient, c’est-à-dire la situation dans laquelle il était avant un événement :
- tout d’abord, il peut relever dans certains cas de l’obligation de moyen ; en effet, il est obligatoire de faire une radiographie initiale avant l’extraction d’une dent ou un traitement endodontique ;
- ensuite, en cas de litige, il permet d’estimer en prenant en compte la situation actuelle, si un retour à l’état initial est possible ou bien s’il y a eu aggravation. Le principe de réparation [3] prévoit de remettre le patient dans son état antérieur, c’est-à-dire avant les soins prétendument fautifs.