La crise sanitaire n’a pas empêché les chirurgiens-dentistes de se former

En 2020, la crise sanitaire a empêché l’activité de développement professionnel continu (DPC) en présentiel pendant la période du premier confinement, mais aussi après, avec l’annulation de nombreuses sessions présentielles et l'annulation du congrès annuel de l’ADF.

Malgré une baisse de 9,7 % des inscriptions des professionnels de santé libéraux à des formations DPC en 2020 par rapport à 2019, les chirurgiens-dentistes ont continué à se former, la baisse d’inscriptions les concernant étant de 4,3 %.

L’Agence nationale du DPC (ANDPC) a constaté des records d'inscription pour les chirurgiens-dentistes, pédicures-podologues et kinésithérapeutes : leurs cabinets étant fermés pendant le confinement, ils en ont profité pour se former. Ainsi, 10 216 inscriptions de chirurgiens-dentistes à des actions de DPC ont été enregistrées en 2020.

Du fait de la crise, les formations elles-mêmes ont dû évoluer. De nombreux organismes ont transformé des sessions présentielles en classes virtuelles. L’Agence nationale du DPC réalisera prochainement un bilan de ce nouveau format et émettra des préconisations pour l’encadrer.

Pour Jean-Patrick Druo, président du Conseil national professionnel (CNP) des chirurgiens-dentistes, « il y a en effet eu plus d’actions réalisées par les chirurgiens-dentistes que par les autres professions de santé, mais cela a été pour beaucoup des formations en e-learning. Les systèmes de classes virtuelles ont bien plu à la profession », souligne-t-il. « Malgré cela, nous avions le même frein que les années précédentes, c’est-à-dire que les axes prioritaires de l’ANDPC n’étaient pas en conformité avec les préoccupations des confrères. Heureusement, pour les trois prochaines années, ces axes seront davantage basés sur notre travail clinique », commente-t-il.

UN NOUVEL ESPACE DÉDIÉ EN LIGNE

Côté budget, l’ANDPC note qu’en 2020 il n’y a pas eu de tensions sur les enveloppes budgétaires et que 160,7 millions d’euros ont été engagés, soit 91 % du budget.

Nouveauté depuis juillet 2020 : l’ANDPC a ouvert un espace dédié aux professionnels de santé, qui héberge le document de traçabilité. Nommé « Mon DPC », ce dossier électronique donne la possibilité aux professionnels de santé de conserver l’ensemble des justificatifs de leur parcours de DPC et d’en rendre compte à leur autorité de contrôle, ordres, Agences régionales de santé (ARS) ou employeurs.

A l’avenir, « le DPC fera sûrement partie de la certification des professionnels de santé, prévue tous les 6 ans », indique Jean-Patrick Druo. « Les chirurgiens-dentistes pourront valider leurs obligations légales avec deux types de formations : soit dans le cadre du DPC, avec des cours, en présentiel ou en virtuel et une évaluation des pratiques, soit en construisant un parcours de formation avec le CNP, validé par la Haute autorité de santé », détaille-t-il. A suivre...