Titre de l'image

25/06/2025

Les cabinets dentaires en 2035 : vers un écosystème connecté, préventif et pluriprofessionnel ?

À quoi ressemblera le cabinet dentaire dans dix ans ? C’est la question à laquelle le Comident a tenté de répondre, à l’issue de son assemblée générale le 19 juin à Paris, en s’appuyant sur une enquête prospective menée auprès de 70 de ses adhérents. Réalisée par le cabinet de conseil en stratégie KEA, celle-ci combine entretiens qualitatifs et questionnaire en ligne.

Parmi les grandes tendances identifiées, la prévention s’impose comme un pivot incontournable. Déjà au cœur des politiques publiques (EBD annuel par exemple), elle deviendrait, selon 82 % des sondés, le socle de l’exercice dentaire. Le chirurgien-dentiste de 2035, acteur de la santé globale, ne se limiterait plus aux soins curatifs mais participerait à la détection précoce de fragilités systémiques, dans un système de santé plus intégré. Il travaillerait en lien étroit avec d’autres professionnels, coordonnerait une équipe élargie.

Ce cabinet du futur serait aussi technologique. L’intelligence artificielle y optimiserait la gestion, la traçabilité, la planification et même le diagnostic. La téléexpertise, la télésurveillance des traitements et la robotique s’y seraient imposées.

Mais pour que ce scénario se concrétise encore faut-il que l’innovation puisse se déployer. Or, lors de la table ronde organisée à l’issue de la présentation de l’enquête, industriels et praticiens ont exprimé leurs doutes quant à la faisabilité d’une telle transformation dans les conditions actuelles.

L’innovation, ont-ils rappelé, ne se décrète pas : elle nécessite des moyens, de la stabilité réglementaire, une vision à long terme et un environnement économique incitatif.

« Pour innover il faut des marges de manœuvre que les industriels n’ont pas ou n’ont plus », résume Philippe Veran, président de Biotech Dental. S’il a souligné que certains cabinets sont déjà engagés dans cette transformation – « ce que vous avez présenté est déjà vrai pour au moins 10 à 20 % des cabinets », a-t-il gentiment raillé – il a pointé les contraintes spécifiques à la France : « Tout est plus cher et plus compliqué. Mais c’est la France, on l’aime, on s’adapte. Nous avons réintégré en France l’usinage des aligneurs Smilers, fabriqués auparavant aux États-Unis. C’est donc possible. »

Immobilisme des politiques, inertie du système

Une analyse partagée par Olivier Schiller, PDG de Septodont, qui alerte de son côté sur l’impact du décrochage industriel français. « Les coûts de production en France sont les plus élevés d’Europe. Le président de la République avait mis en place une politique de réindustrialisation et de réalignement compétitif qui avait porté ses fruits. Mais depuis 2022, ce mouvement s’est interrompu, les charges de production augmentent de nouveau. » Et d’ajouter : « En plus, il y a tellement de normes et de contraintes que nous en sommes aujourd’hui à lancer nos produits, français, d’abord aux États-Unis, avant le marché européen. »


Suivez-nous



La lettre d'info

Recevez la lettre d'info
Je m'inscris

Pour visualisez la lettre d'info Cliquez ici