Les difficultés d’approvisionnement touchent le secteur dentaire
 
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06/10/2021

Les difficultés d’approvisionnement touchent le secteur dentaire

Le Comident tire la sonnette d’alarme au sujet des tensions sur les matières premières, qui provoquent des difficultés d’approvisionnement des cabinets dentaires et une envolée des prix des produits et matériaux dentaires.

Dans un communiqué, le Comident, organisation professionnelle rassemblant plus de 150 fabricants et distributeurs de dispositifs médicaux dentaires en France, met en garde sur « des difficultés d’approvisionnement et l’envolée du prix des matières premières et du transport », touchant le secteur bucco-dentaire. « Quasiment tous les produits sont touchés », confie à CLINIC le président du Comident, Pierre-Yves Le Maout.

PLUS DE 50 % DE HAUSSE DE PRIX POUR LES SILICONES ET RÉSINES

« Les consommables, mais aussi les matériels qui ont de l’électronique et du plastique ont des risques forts de ruptures de stock. Sur les silicones ou les produits chimiques, dont la matière première vient d’Asie, il y a non seulement des problèmes de ruptures, mais aussi des hausses de prix qui peuvent être élevées. Les silicones et résines voient leur prix flamber de plus de 50 %. Concernant les gants par exemple, nous rencontrons surtout des problèmes de transports. Le prix des containers en provenance d’Asie a triplé voire quadruplé », détaille-t-il. Les conséquences pour les dispositifs médicaux sont des augmentations de 2 à 15 % suivant la composition des produits, voire plus élevées sur certains produits d’Asie.

LA CRISE SANITAIRE, SOURCE DE RUPTURES DE STOCK

Selon Pierre-Yves Le Maout, les raisons de ces difficultés tiennent essentiellement à la crise du Covid et au nouveau règlement européen des dispositifs médicaux (DM). « La crise sanitaire a désorganisé les circuits industriels et les transports, et le rebond en dentaire a été inattendu. La désorganisation est connue pour les produits chimiques, les puces électroniques et les transports depuis l’Asie. D’où les ruptures et les augmentations de prix. Mais c’est un problème complexe qui touche le monde entier », analyse-t-il.

Le nouveau règlement européen sur les DM contribue à accentuer ces difficultés. « Les conséquences les plus graves concernent les produits dont la validité du certificat de conformité s’arrêtait en 2021. Les organismes notifiés sont en nombre insuffisant et débordés. Par conséquent, les industriels doivent arrêter les produits dont le certificat n’a pas pu être renouvelé », pointe Pierre-Yves Le Maout. En outre « les coûts réglementaires (procédures administratives, prestataires et besoin en ressources supplémentaires dans les services réglementaires de nos entreprises) augmentent très fortement, ce qui conduit à des augmentations de prix, mais aussi à l’arrêt de produits devenus non rentables », poursuit-il.

En parallèle, « les exigences environnementales et sanitaires européennes ne cessent de croître, observe le président du Comident. Elles concernent la composition des produits, les emballages, les déchets, l’organisation des entreprises. Elles peuvent entraîner des mises en cause de produits utilisés depuis longtemps en dentaire. Le cas le plus connu est l’alliage chrome-cobalt, bien qu’il n’y ait jamais eu de constatation d’effets indésirables. Mais comme le cobalt est visé par la réglementation européenne, les alliages comportant du cobalt pourraient ne plus être autorisés. »

NE PAS SE FOURNIR SUR INTERNET

Dans ce contexte, le Comident appelle les chirurgiens-dentistes à « ne pas importer directement des produits de fournisseurs douteux, particulièrement sur internet. Ils risquent d’acheter des produits non conformes et de mettre en danger leurs patients », met en garde Pierre-Yves Le Maout.

Pour lui, cette situation est inédite et les fabricants et distributeurs font le maximum pour résoudre les problèmes d’approvisionnement et garantir la sécurité et la conformité des produits. « Les industriels français (fabricants et distributeurs dans leur ensemble) ne dérogeront pas au cadre réglementaire même si dans certains cas cela peut compliquer les circuits d’approvisionnement. La qualité des soins et la sécurité des patients demeurent et demeureront notre priorité », assure-t-il. Il espère un retour à la normal dans un délai de 6 mois, mais reconnaît qu’il est « très difficile de prévoir, car tout est très flou ».

Anne-Gaëlle Moulun


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