Localisateurs électroniques d’apex versus radiographies - Clinic n° 09 du 01/10/2010
 

Clinic n° 09 du 01/10/2010

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine Vassallo  

La radiographie est utilisée en endodontie pour déterminer la longueur de travail canalaire mais elle n’offre pas toujours une représentation fidèle de l’anatomie apicale. La position de la constriction apicale par rapport au foramen apical et à l’apex radiographique varie considérablement. Les localisateurs d’apex électroniques ont été mis au point pour déterminer exactement cette position mais, malgré une précision qui peut atteindre 96 %, ils comportent des limites et...


La radiographie est utilisée en endodontie pour déterminer la longueur de travail canalaire mais elle n’offre pas toujours une représentation fidèle de l’anatomie apicale. La position de la constriction apicale par rapport au foramen apical et à l’apex radiographique varie considérablement. Les localisateurs d’apex électroniques ont été mis au point pour déterminer exactement cette position mais, malgré une précision qui peut atteindre 96 %, ils comportent des limites et doivent être utilisés judicieusement. L’objet de cette étude est d’évaluer la précision et la prévisibilité de 2 localisateurs électroniques d’apex pour la détermination de la longueur de travail et de les comparer aux radiographies.

Matériel et méthode

Cette étude utilise 160 dents (482 canaux) destinées à être extraites pour des raisons parodontales ou prothétiques. Après ouverture d’une cavité d’accès, la constriction apicale de chaque canal est repérée avec 2 localisateurs électroniques, Root ZX (J. Morita Corp) et Elements-Diagnostic (Sybron Endo, Sybron Dental), et avec une radiographie. Les limes sont maintenues dans les canaux à 1 mm de l’apex radiographique et les dents sont alors extraites. Les 5 mm apicaux des racines sont meulés, sous microscope, parallèlement au grand axe jusqu’à voir apparaître la pointe de la lime, l’extrémité du canal et la localisation réelle du petit diamètre du foramen apical. La distance entre la lime et ce dernier est mesurée. Les mesures sont comparées avec celles obtenues avec les 2 localisateurs d’apex et les radiographies.

Résultats et discussion

Les résultats ne montrent pas de différence significative entre les mesures obtenues avec les 2 localisateurs d’apex. Mais ils indiquent qu’il existe une différence significative entre ces derniers et les radiographies qui s’avèrent moins précises. Le Root ZX localise le petit foramen correctement dans 58 % des cas sur les molaires et dans 68 % des cas sur les autres dents. L’Elements-Diagnostic localise le petit foramen correctement dans 49 % des cas sur les molaires et dans 58 % des cas sur les autres dents. Les radiographies localisent le petit foramen correctement dans 11 % des cas sur les molaires et dans 20 % des cas sur les autres dents. Pour toutes les dents, 100 % des mesures obtenues avec les localisateurs d’apex se situent à ± 0,5 mm du petit foramen tandis que seules 15 % des mesures obtenues avec les radiographies se situent dans cette fourchette favorable.

L’essentiel

Un traitement endodontique doit nettoyer, mettre en forme, désinfecter et obturer, par voie chimio-mécanique, l’ensemble du canal radiculaire. Pour cela, la longueur de l’espace canalaire doit être déterminée de façon précise. La localisation du petit foramen apical à l’aide des 2 localisateurs électroniques d’apex testés dans cette étude s’avère plus précise que celle obtenue à partir de radiographies. Cette précision réduit le risque d’une instrumentation et d’une obturation excessives ou, au contraire, insuffisantes. Une des raisons qui expliquent l’imprécision des mesures radiographiques est qu’elles sont basées sur l’apex radiographique plutôt que sur l’extrémité du canal (le petit foramen) qui fréquemment ne coïncide pas avec l’apex. Ici, elles ont déterminé, dans 37 % des cas, une longueur de travail trop longue de 1 mm par rapport à la constriction apicale alors que cela ne s’est jamais produit avec les 2 localisateurs d’apex. Or, 1 mm de trop résulte en une instrumentation au-delà du foramen. La radiographie a certes l’avantage de montrer la courbure du canal et peut de plus procurer une preuve médico-légale à l’appui du traitement. La combinaison de ces 2 techniques offre donc le meilleur moyen d’assurer une prise en charge réussie.