Restaurations implantaires transvissées ou scellées - Clinic n° 02 du 01/02/2012
 

Clinic n° 02 du 01/02/2012

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

À l’origine, le transvissage des prothèses implantaires a été préféré au scellement car il simplifiait le démontage périodique des superstructures pour l’hygiène, les réparations et le resserrage des vis de piliers. Mais les orifices d’accès aux vis peuvent compromettre l’occlusion, la résistance de la céramique et l’esthétique. Les défenseurs des restaurations scellées, eux, avancent une liste d’avantages comme une esthétique et une occlusion améliorées, une...


À l’origine, le transvissage des prothèses implantaires a été préféré au scellement car il simplifiait le démontage périodique des superstructures pour l’hygiène, les réparations et le resserrage des vis de piliers. Mais les orifices d’accès aux vis peuvent compromettre l’occlusion, la résistance de la céramique et l’esthétique. Les défenseurs des restaurations scellées, eux, avancent une liste d’avantages comme une esthétique et une occlusion améliorées, une fabrication simplifiée, un coût et un temps au fauteuil réduits, un meilleur accès dans les secteurs postérieurs et un plus fort potentiel de passivité de l’adaptation des restaurations plurales. L’objet de cette étude est de comparer les résultats à long terme et les complications de restaurations implantaires scellées et transvissées chez des patients partiellement édentés.

Matériel et méthode

Les 38 patients sélectionnés pour cette étude présentent des édentements partiels bilatéraux. Chez chacun d’eux, des restaurations de 2 ou 3 éléments solidarisés sont attribuées aléatoirement à chaque côté de l’arcade. Les 221 implants (de 4 grandes marques) mis en place présentent un hexagone interne et ont des diamètres et des longueurs semblables. Les piliers sont placés 3 à 6 mois plus tard, au 2nd stade chirurgical. Une fois le traitement prothétique achevé, les patients sont convoqués tous les 6 mois la première année et une fois par an les années suivantes (jusqu’à 15 ans) pour évaluer les fractures de céramique, la perte de vis de pilier, la fracture d’armature métallique, l’Indice Gingival et la perte d’os marginal.

Résultats et discussion

Aucun implant n’a failli au cours de l’étude. La fracture de la céramique survient significativement plus fréquemment avec les restaurations transvissées (38 % ± 0,3 %) qu’avec les restaurations scellées (4 % ± 0,1 %). La perte de la vis de pilier survient significativement plus fréquemment avec les restaurations transvissées (32 % ± 0,3 %) qu’avec les scellées (9 % ± 0,2 %). Aucune fracture d’armature métallique n’est observée. L’Indice Gingival moyen est significativement plus élevé pour les restaurations transvissées. À la fin de la période d’observation, la perte moyenne d’os marginal pour les restaurations transvissées est significativement supérieure à celle observée avec les restaurations scellées. Les différents types d’implants n’ont pas d’influence significative sur les complications tant biologiques que biomécaniques.

L’ESSENTIEL

Dans les limites de cette étude, qui compare les résultats d’observations réalisées au cours d’une longue période (entre 18 et 180 mois) sur 221 restaurations implantaires plurales transvissées ou scellées, il peut être conclu qu’une fréquence plus élevée de complications est observée avec les restaurations transvissées. Les paramètres biologiques enregistrés ici, perte d’os marginal et Indice Gingival, sont significativement meilleurs pour les restaurations scellées. La perte moyenne d’os marginal est significativement plus élevée avec les restaurations transvissées. L’Indice Gingival moyen est significativement plus élevé pour les restaurations transvissées tout en demeurant relativement bas en raison probablement de la bonne hygiène des patients de l’étude. La fréquence supérieure des fractures de céramique observées avec les restaurations transvissées s’explique par la présence de l’orifice d’accès de la vis qui fragilise la couche cosmétique en rompant sa continuité structurelle. La perte plus fréquente des vis de piliers avec les restaurations transvissées peut s’expliquer par une plus grande précharge liée à une adaptation passive réduite de leur armature métallique.