Mobilisation contre Pessoa - Clinic n° 04 du 01/04/2013
 

Clinic n° 04 du 01/04/2013

 

L’ÉVÉNEMENT

ANNE-CHANTAL de DIVONNE  

« Chirurgiens-dentistes en colère », « non à la sélection par l’argent », « notre diplôme n’est pas à vendre » ou encore « payer, c’est tricher », pouvait-on lire sur les banderoles des manifestants venus de toute la France pour demander la fermeture du centre universitaire Fernando Pessoa de La Garde près de Toulon. 800 participants pour les uns, 1 500 pour les autres. Peu importe.

Ce 15 mars, la profession était à l’unisson, toutes ses...


« Chirurgiens-dentistes en colère », « non à la sélection par l’argent », « notre diplôme n’est pas à vendre » ou encore « payer, c’est tricher », pouvait-on lire sur les banderoles des manifestants venus de toute la France pour demander la fermeture du centre universitaire Fernando Pessoa de La Garde près de Toulon. 800 participants pour les uns, 1 500 pour les autres. Peu importe.

Ce 15 mars, la profession était à l’unisson, toutes ses composantes représentées, de l’Ordre aux syndicats en passant par les universitaires, les doyens et les chirurgiens-dentistes libéraux. Les étudiants étaient venus en force de nombreuses facultés dire leur opposition à cette formation payante qui contourne le système du numerus clausus. Le cortège était aussi renforcé par la présence de représentants d’autres professions enseignées dans le centre : des sages-femmes, des orthophonistes et des pharmaciens.

C’est que depuis l’ouverture de cette structure d’origine portugaise, la réaction de la tutelle a paru bien frêle au regard de l’enjeu pour la formation des professionnels de santé en France. Au point d’être soupçonnée de voir d’un bon œil cette formation s’installer sur le territoire. Une école ouverte sans autorisation, s’appelant université et qui plus est une formation qui n’est pas accréditée par le Portugal, son pays d’origine ? Il y avait bien là 3 bonnes raisons de fermer l’établissement qui forme aujourd’hui une cinquantaine d’étudiants en odontologie et qui a prévu d’ouvrir une seconde antenne à Béziers. La ministre de l’Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, employait pourtant les termes de « pratique frauduleuse, voire escroquerie » mais expliquait en même temps qu’elle n’avait « pas les moyens juridiques de fermer cette formation ». Elle récolte cependant un premier effet de sa plainte déposée en décembre dernier : le procureur de Toulon a ouvert une information judiciaire.

Cette affaire met en tout cas le projecteur sur les problèmes liés au numerus clausus que l’on sait déjà contourné par les étudiants qui suivent leurs études à l’étranger pour revenir exercer en France. À suivre.