PAP 2030… retour vers le futur ! - Clinic n° 09 du 01/09/2016
 

Clinic n° 09 du 01/09/2016

 

NOUVELLES TECHNOLOGIES

Paul CATTANÉO  

Le numérique est en plein essor. Incontournable en médecine dentaire et plus particulièrement dans le domaine de la prothèse amovible, cette spécialité qui obéissait depuis de nombreuses années à une succession d’étapes parfaitement codifiée vit une véritable révolution.

La prothèse adjointe partielle présente et future

Fruit d’un développement « high-tech » (acquisition, modélisation, fabrication), la CFAO (conception et fabrication assistées par ordinateur) permet une prothèse plus performante et une simplification des procédures.

De nombreuses études rapportent dès à présent les avantages de la technique CFAO sur la technique conventionnelle :

• réalisation optimisée et très grande prévisibilité du résultat ;

• fabrication à partir de données numériques permettant le cas échéant la réalisation rapide d’un duplicata ;

• meilleure adaptation et satisfaction des patients.

Nous allons affronter une « tempête numérique », une mutation radicale dans les prochaines années au regard des avancées techniques présentes et prévisibles…

Le prothésiste devient info-prothésiste avec un éventail de nouveaux matériaux à sa disposition et une répartition des rôles entre informatisation et main de l’homme à toutes les étapes de la prise en charge et du plan de traitement.

Ces dernières années, tout s’est accéléré :

• usinage 5 axes simultanément, pour une complète flexibilité dans l’usinage de tous les matériaux ;

• impression 3D bonne matière, la gamme de matériaux proposée est vaste et va encore s’étendre, notamment avec les projets d’impression de céramique, qui vont devenir très rapidement indispensables ;

• frittage laser permettant la réalisation de châssis en s’affranchissant des étapes fastidieuses de coulée, métallurgie et grattage. Encore appelée direct metal laser sintering (DMLS) en anglais, cette technique fait partie des processus de prototypage rapide et de la famille des imprimantes 3D permettant de réaliser la partie métallique des prothèses dentaires conjointes ou adjointes, en cobalt-chrome, à partir :

– des modèles dentaires en plâtre,

– d’empreintes numériques issues des caméras intra-orales,

– des fichiers numériques.

Le profil des patients présent et futur

Les nouvelles technologies sont en passe de bouleverser le rapport entre médecins, chirurgiens-dentistes et patients. En quelques clics, ces derniers (les patients 2.0) peuvent comprendre leur pathologie ainsi que leur traitement et s’inscrire sur des réseaux sociaux spécialisés. Sur le thème de leur pathologie, ils peuvent s’essayer aux serious games – le détournement des jeux vidéo à des fins pédagogiques. Quelques start-up réalisent déjà des plateformes communautaires à cet effet. Face à leur praticien, les patients en savent parfois autant que lui et ne s’en laissent plus conter !

Les praticiens présents et futurs

La « génération Y », très ambitieuse, tournée vers les autres et le changement, ainsi que la « génération Z », qui a connu dans l’enfance ce que les Y ont connu à l’adolescence, nourrissent chaque jour un choc culturel autour de la pratique de l’exercice dentaire et ces praticiens nés dans le « digital » n’entendent plus répéter les modèles établis.

Nous allons faire des machines qui pensent, qui raisonnent et qui feront les choses mieux que nous. Il devient indispensable de dompter et de maîtriser toutes ces nouvelles techniques pour en tirer la quintessence.

Congrès ADF 2016

PAP 2030… retour vers le futur

Paul Cattaneo (Paris) et Arnaud Soenen (Bordeaux)

Vendredi 25 novembre 2016, 11 h-12 h