Le cone beam s’invite au cabinet dentaire… - Clinic n° 03 du 01/03/2014
 

Clinic n° 03 du 01/03/2014

 

NOUVELLES TECHNOLOGIES

Paul CATTANÉO  

Résolution d’image remarquable, modestie des doses de rayons X délivrées, relooking extrême, le cone beam crée une petite révolution et s’impose en imagerie médico-dentaire…

Encore appelé CBCT (cone beam computerized tomography) ou TVFC (tomographie volumique numérisée à faisceau conique), le cone beam est une technique d’imagerie numérique utilisant le rayonnement X en faisceau conique et donnant des images 3D. Il se distingue du scanner traditionnel qui effectue plusieurs coupes linéaires se superposant lors des multiples rotations du système. Il existe environ une douzaine de ces appareils sur le marché actuellement. Sa diffusion, jugée prometteuse, est déjà largement avancée. Plus de 1 000 dispositifs sont installés en France pour des prix allant de 65 000 à 200 000 euros.

Le cone beam, pourquoi ?

Ses applications sont nombreuses, allant de l’implantologie à l’endodontie en passant par la chirurgie maxillo-faciale et l’ORL. En implantologie, avec une demande croissante de remplacement des dents absentes, par la précision qu’il apporte, le cone beam reste un examen de référence. Il permet d’évaluer au plus juste le volume osseux et la position des structures anatomiques. La modélisation en 3D permet de choisir la taille et la forme des implants et de réaliser un guide ­chirurgical en diminuant considérablement les « aléas thérapeutiques » et en repoussant les limites de l’acte implantaire.

Si l’implantologie a été pionnière dans ce domaine de l’imagerie sectionnelle, celle-ci peut et doit être utilisée dans les autres domaines de la médecine dentaire : chirurgie, endodontie, parodontologie, orthodontie…

En chirurgie, pathologie buccale ou traumatologie, en complément d’un premier bilan radiographique, le cone beam permet l’analyse des pathologies des maxillaires, l’évaluation des dents incluses ou surnuméraires, ou encore la planification de chirurgies orthognatiques.

En endodontie, il est utile lorsque les informations fournies par la clinique et la radiologie conventionnelle ne sont pas suffisamment contributives pour poser le diagnostic (morphologie radiculaire, résorptions d’origine inflammatoire, détection des fractures radiculaires, évaluation de l’obturation).

Se former

Le cone beam intègre une technique de pointe, sophistiquée et complexe, avec des implications significatives dans le domaine de l’établissement du diagnostic pour le clinicien. Les critères de justification et d’optimisation demeurent présents en permanence pour la radioprotection du patient. Son utilisation requiert une formation pour la pratique radiologique et une compétence spécifique en radioprotection. La Haute Autorité de santé et l’Association européenne de radiologie dento-maxillo-faciale ont diffusé les principes de base pour une bonne maîtrise de cette technique.

DANS LE FUTUR…

L’évolution rapide du marché conduira, dans un proche avenir, à une baisse des prix avec pour corollaire de plus en plus de structures médico-dentaires en mesure de proposer ce type d’examen. Pour pouvoir suivre cette évolution rapide, il est important de maîtriser les principes de base. La démarche qualité et la richesse de l’information apportée justifient largement les dépenses engendrées.