En opposition - Clinic n° 11 du 01/12/2014
 

Clinic n° 11 du 01/12/2014

 

L’événement

Anne-Chantal De Divonne  

Le projet de loi de santé qui doit être débattu au Parlement au début de l’année 2015 suscite d’ores et déjà une vague d’opposition dans les rangs des médecins. L’Ordre, estimant que le projet n’est « pas acceptable en l’état », a formulé une série de 15 observations qui remettent en question une grande partie des mesures.

L’Académie a exprimé de nombreuses « réserves ». Côté syndical, MG France (Syndicat des médecins généralistes),...


Le projet de loi de santé qui doit être débattu au Parlement au début de l’année 2015 suscite d’ores et déjà une vague d’opposition dans les rangs des médecins. L’Ordre, estimant que le projet n’est « pas acceptable en l’état », a formulé une série de 15 observations qui remettent en question une grande partie des mesures.

L’Académie a exprimé de nombreuses « réserves ». Côté syndical, MG France (Syndicat des médecins généralistes), la FMF (Fédération des médecins de France), la CSMF (Confédération des syndicats médicaux français) et le SML (Syndicat des médecins libéraux) ont chacun appelé à fermer les cabinets en fin d’année, à partir du 23 décembre. Et la FHP (Fédération hospitalière privée) a lancé un mouvement de fermeture illimité à partir du 5 janvier. Parmi les raisons invoquées, la généralisation du tiers payant fait l’unanimité contre elle, mais aussi la prise de contrôle de l’État sur les relations conventionnelles…

L’opposition des chirurgiens-dentistes s’est focalisée ces dernières semaines sur la « transparence » du coût des actes prothétiques telle qu’elle est voulue par le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron. À la mi-novembre, aucun texte officiel n’avait filtré. Mais l’objectif affiché du ministre au cours de l’émission Capital sur M6* était de faire connaître « le prix d’achat de la couronne » pour que la « pression » exercée par le « consommateur final » mais aussi par les mutuelles et par l’Assurance maladie sur le professionnel de santé permette de faire baisser « substantiellement » les prix.

« Nous nous sommes battus » pour mettre en place le devis conventionnel actuel, qui a été validé par la ministre de la Santé, rappelle Catherine Mojaïsky, présidente de la CNSD. « Nous n’accepterons pas de modification de la loi, quitte à lancer des conflits pour non application », prévient la responsable syndicale. Seulement, pour être crédible, la profession doit utiliser largement le devis conventionnel. Ce qui est encore loin d’être le cas !

* Émission du 9 novembre 2014