Des étudiants en mission de prévention et de promotion de la santé - Clinic n° 04 du 01/04/2018
 

Clinic n° 04 du 01/04/2018

 

SERVICE SANITAIRE EN SANTÉ

ACTU

Anne-Chantal de Divonne  

Dès la rentrée de 2018, 47 000 étudiants en santé effectueront un service sanitaire de 3 mois dans les écoles, les entreprises, les maisons de retraite et autres « lieux de vie ». Agnès Buzyn, ministre de la Santé, et Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, ont présenté le 26 février dernier ce nouveau dispositif qui fera partie intégrante des études de santé.

Ce service se déroulera sur 3 mois aménagés de façon souple, à mi-temps ou...


Dès la rentrée de 2018, 47 000 étudiants en santé effectueront un service sanitaire de 3 mois dans les écoles, les entreprises, les maisons de retraite et autres « lieux de vie ». Agnès Buzyn, ministre de la Santé, et Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, ont présenté le 26 février dernier ce nouveau dispositif qui fera partie intégrante des études de santé.

Ce service se déroulera sur 3 mois aménagés de façon souple, à mi-temps ou à plein temps sur 6 semaines. Le module inclus dans la maquette de formation sera nécessaire pour obtenir le diplôme. Après un temps de formation, les étudiants délivreront leurs messages de prévention, animeront des ateliers et participeront à des actions. Ils interviendront le plus souvent à plusieurs sur des thèmes prioritaires de santé publique tels que les comportements d’addiction, l’activité physique, la nutrition et la vie affective et sexuelle. Cette étape sera suivie d’un débriefing et d’une évaluation avec les référents du programme. Une enveloppe de 7 millions d’euros sera débloquée pour aider les étudiants dans leurs déplacements.

Ce service concerne les étudiants en odontologie (1 380 étudiants), médecine, pharmacie, maïeutique, kinésithérapie et soins infirmiers dès la rentrée prochaine. Il sera étendu à 50 000 étudiants de toutes les spécialités en santé à la rentrée 2019. Des expérimentations sont lancées depuis mars à Angers, Clermont-Ferrand, Caen et Dunkerque. Plusieurs textes réglementaires doivent encore préciser quels pourront être les terrains de stages agréés, les modalités d’encadrement et les indemnités.

Ce dispositif vise à sensibiliser les futurs professionnels de santé aux enjeux de la prévention primaire, à assurer les actions de prévention et de promotion de la santé auprès de différents publics, à lutter contre les inégalités territoriales en santé et à favoriser l’autonomie des étudiants dans le cadre d’une pédagogie par projet. Ce service « contribuera également à favoriser l’interprofessionnalité et l’interdisciplinarité entre les étudiants en santé des différentes filières de formation, notamment par la réalisation de projets communs », a expliqué la ministre de la Santé.

LE « OUI, MAIS » DES ÉTUDIANTS

Les étudiants en santé annoncent qu’ils resteront « vigilants » sur les conditions de mise en œuvre du service sanitaire en santé auquel ils seront astreints dès la rentrée prochaine.

« Ne bâclons pas un projet ambitieux », a réagi la FAGE, l’association des étudiants en santé à laquelle adhère l’UNECD, après l’annonce de la ministre de la Santé de mettre en place le service sanitaire de 6 semaines (ou 3 mois à mi-temps) dès la rentrée prochaine. Les étudiants ne veulent pas que la formation ou la qualité du terrain de stage souffre de la « précipitation » de la mise en application du projet. Ils demandent la poursuite de la mission de pilotage et de suivi de ce service sanitaire afin d’évaluer sa mise en place, son impact sur les populations ainsi que sur la formation et le ressenti des étudiants. Les étudiants veulent aussi qu’une concertation ait lieu rapidement sur les textes réglementaires qui doivent encadrer ce service sanitaire.