GESTION DU MATRIÇAGE DANS LES CAVITÉS « CÔTE À CÔTE » - Clinic n° 07 du 01/07/2021
 

Clinic n° 07 du 01/07/2021

 

Biomatériaux

Hugues de BELENET  

Ancien AHU à la faculté de Marseille,Membre du groupe Bioémulation,Membre du groupe Bioteam Marseille, Exercice liberal à Marseille.

Le composite direct postérieur permet une restauration biologique, esthétique et fonctionnelle de l’organe dentaire. L’étape du matriçage est cruciale pour obtenir un parfait ajustage cervical et récréer une surface proximale « physiologique » avec un point de contact puissant et correctement positionné [1]. Les systèmes de matriçage disponibles aujourd’hui reposent sur le triptyque matrice sectorielle, coin et anneau...


Le composite direct postérieur permet une restauration biologique, esthétique et fonctionnelle de l’organe dentaire. L’étape du matriçage est cruciale pour obtenir un parfait ajustage cervical et récréer une surface proximale « physiologique » avec un point de contact puissant et correctement positionné [1]. Les systèmes de matriçage disponibles aujourd’hui reposent sur le triptyque matrice sectorielle, coin et anneau écarteur qui donne entière satisfaction [2, 3].

La présence de cavités « côte à côte » ajoute de la difficulté pour obtenir une juste répartition des volumes entre les deux dents, une stabilisation des matrices et une puissance suffisante du point de contact [4].

Une patiente de 25 ans se présente en consultation avec une sensibilité provoquée par le froid. L’examen clinique et radiologique met en évidence deux caries proximales entre 14 et 15.

CAS CLINIQUE

Un champ opératoire sectoriel (figure 1) est positionné et le curetage des lésions carieuses est réalisé (figure 2). Le matriçage commence par la sélection du coin le plus adapté. Son seul rôle sera de plaquer les matrices au niveau cervical. Deux matrices sont choisies avec soin pour que leur hauteur et leur galbe correspondent parfaitement à la situation clinique. Elles sont positionnées simultanément puis le coin est inséré par l’embrasure la plus ouverte (ici la palatine). L’ajustage cervical des matrices est vérifié (figure 3). Ce positionnement simultané des matrices permet de les stabiliser tout en offrant une juste réparation des volumes (figure 4). À ce stade, aucun anneau n’est positionné. En effet, si l’anneau est indispensable pour obtenir un point de contact puissant (compense l’épaisseur de la matrice), sa mise en place engendre des contraintes qui souvent déforment, voire déplacent la matrice. Une procédure adhésive en 3 étapes cliniques est réalisée sur les deux cavités (Optibond FL, Kerr) mais le composite n’est réalisé que dans la cavité la plus grosse, ici la 15 (figure 5).

Après polymérisation, la matrice de 15 est déposée pour ne laisser que l’épaisseur de la matrice de 14 au niveau du point de contact (figure 6). L’anneau est alors mis en place pour compenser cette épaisseur et pouvoir obtenir un point de contact puissant (figure 7). Le composite de la 14 est alors réalisé (figure 8).

BIBLIOGRAPHIE

  • 1. Kampouropoulos D, Paximada C, Loukidis M, Kakaboura A. The influence of matrix type on the proximal contact in Class II resin composite restorations. Oper Dent 2010:35:454-462.
  • 2. Chéron R, Cazier S, Tirlet G. Le coin et l’anneau. Info Dent 2012;94:12-17.
  • 3. De Belenet H. Au cœur de la matrice : comment choisir la bonne matrice ? Biomatériaux Cliniques 2020;6:48-56.
  • 4. Peumans M, Venuti P, Politano G, Van Meerbeck B. Effective protocol for daily high-quality direct posterior composite restorations. The interdental anatomy of the class-2 composite restoration. J Adhes Dent 2021;23:21-34.

Liens d’intérêts

L’auteur déclare n’avoir aucun lien d’intérêts.