Évaluation microbiologique de l’interface implant/pilier dans différentes connexions : une étude transversale après 5 ans de mise en charge fonctionnelle - Implant n° 3 du 01/09/2015
 

Implant n° 3 du 01/09/2015

 

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Thierry Neimann  

L’objectif de cette étude était d’évaluer la flore microbienne présente à l’intérieur de la connexion implant-pilier et dans le fluide du sulcus péri-implantaire d’implants sains, et d’analyser les relations entre ces sites colonisés et 4 systèmes d’implants avec des connexions différentes après au moins 5 ans de charge fonctionnelle.

Une étude transversale a été réalisée sur 40 patients dont les édentements étaient restaurés depuis au moins 5 ans par des...


L’objectif de cette étude était d’évaluer la flore microbienne présente à l’intérieur de la connexion implant-pilier et dans le fluide du sulcus péri-implantaire d’implants sains, et d’analyser les relations entre ces sites colonisés et 4 systèmes d’implants avec des connexions différentes après au moins 5 ans de charge fonctionnelle.

Une étude transversale a été réalisée sur 40 patients dont les édentements étaient restaurés depuis au moins 5 ans par des bridges céramo-métalliques implanto-portés par au moins 2 implants. Quatre connexions implant-pilier différentes ont été étudiées :

– hexagone externe, Biomet 3i™ (groupe contrôle) ;

– double hexagone interne, Certain® Biomet 3i™ (groupe test 1) ;

– hexagone interne avec collier externe, Premium-Kohno® Sweden & Martina® (groupe test 2) ;

– connexion conique, Conical Seal Design®, Astra Tech® (groupe test 3).

Des prélèvements pour l’analyse microbiologique ont été obtenus au niveau de 3 sites différents : le sulcus péri-implantaire, l’intérieur de la connexion et la surface du pilier, avec pour contrôle le sulcus gingival des dents voisines. La PCR quantitative en temps réel a été exécutée pour le comptage bactérien total et pour 10 micro-organismes : Aggregatibacter actinomycetemcomitans, Porphyromonas gingivalis, Tannerella forsythensis, Treponema denticola, Prevotella intermedia, Peptostreptococcus micros, Fusobacterium nucleatum, Campylobacter rectus, Eikenella corrodens et Candida albicans. Les variables des réponses étaient un pourcentage des sites positifs et une charge bactérienne absolue. Les relations entre les variables des réponses, le type de connexion et le site de prélèvement ont été estimées par équations d’estimation généralisées.

Aucune différence n’a pu être observée en ce qui concerne l’analyse de positivité aux bactéries dans le sulcus péri-implantaire. L’analyse de l’intérieur des connexions implant-pilier a montré qu’aucun type de connexion n’avait la capacité d’empêcher la pénétration microbiologique dans l’espace pilier-implant. Le groupe test 3 a présenté la plus faible valeur moyenne pour les bactéries du complexe rouge tandis que le groupe contrôle en présentait la plus forte, cependant les différences n’étaient pas statistiquement significatives. La seule différence statistiquement significative dans l’analyse de la charge bactérienne à l’intérieur de la connexion concernait T. denticola. Les groupes tests 1 et 2 montraient la plus faible valeur pour les bactéries du complexe orange, mais la différence n’était statistiquement significative que pour P. micros. Les groupes tests 2 et 3 présentaient un nombre total de bactéries statistiquement significatif dans le sulcus pré-implantaire et à l’intérieur de la connexion.

Les auteurs ont conclu que toutes les connexions étaient contaminées après 5 ans de mise en charge fonctionnelle. Cependant, le type de connexion peut influencer qualitativement et quantitativement les niveaux d’activité bactérienne, spécialement à l’intérieur de la connexion implant-pilier.

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