Suivi à long terme d’implants unitaires placés depuis 16 à 22 ans chez le sujet parodontalement sain : résultat microbiologique - JPIO n° 04 du 01/11/2013
 

Journal de Parodontologie & d’Implantation Orale n° 04 du 01/11/2013

 

Revue Scientifique Internationale - Recherche clinique

Implantologie clinique

Jean-Nicolas Hasson  

But de l’étude

Les taux de survie des implants dentaires sont excellents quoique les échecs tardifs puissent exister pour différentes raisons, notamment les infections péri-implantaires. Le premier objectif de cette recherche est d’étudier la flore microbienne autour d’implants unitaires en place depuis 16 à 22 ans. L’objectif secondaire est de comparer dents et implants et d’établir les possibles corrélations des paramètres microbiologiques, radiographiques et...


But de l’étude

Les taux de survie des implants dentaires sont excellents quoique les échecs tardifs puissent exister pour différentes raisons, notamment les infections péri-implantaires. Le premier objectif de cette recherche est d’étudier la flore microbienne autour d’implants unitaires en place depuis 16 à 22 ans. L’objectif secondaire est de comparer dents et implants et d’établir les possibles corrélations des paramètres microbiologiques, radiographiques et cliniques.

Matériel et méthode

Les implants unitaires et les dents controlatérales d’un groupe de 46 patients ont été étudiés. Le niveau radiographique de l’os a été mesuré autour des implants. Des échantillons microbiologiques ont été prélevés au niveau des implants, des dents controlatérales et de la poche la plus profonde du quadrant. Ils ont été analysés par des tests d’hybridation ADN-ADN comprenant 40 espèces bactériennes. L’analyse statistique a été menée en utilisant les tests de Wilcoxon, de McNemar et les coefficients de corrélation de Spearmann avec un niveau statistiquement significatif à 0,05.

Résultats

La moyenne de suivi a été de 18,5 ans (de 16 à 22 ans). Les concentrations les plus importantes ont été, autour des implants et des dents, respectivement celles de Tanerella forsythia (1,5 × 105) et Veillonella parvula (1,02 × 105). Porphyromonas gingivalis, Prevotella intermedia, Treponema denticola, Parvimonas micra et Tanerella forsythia étaient présents significativement en plus grand nombre autour des implants que des dents. Il existait une corrélation statistiquement significative entre l’ADN total, le saignement au sondage interproximal (r = 0,409) et la profondeur de poche interproximale (r = 0,307). Aucune corrélation n’a pu être mise en évidence avec le niveau osseux et l’indice de plaque.

Conclusion

Cette étude montre que le nombre de bactéries autour des implants chez des patients parodontalement sains est relativement faible. Bien que les bactéries pathogènes soient présentes, et certaines en plus grand nombre autour des implants que des dents, la majorité des implants étudiés présentaient un tissu péri-implantaire sain sans perte osseuse.

Commentaires

Cette étude est particulièrement intéressante parce qu’elle semble montrer que la flore autour des implants est agressive et propre à engendrer une dégradation rapide en cas de contrôle de plaque inadéquat. À cet égard, il est important de constater qu’il s’agit d’implants à surface lisse chez des patients sans pathologie parodontale particulière et ayant un contrôle de plaque satisfaisant dans un contexte de soins (Suède) particulièrement favorable. Par ailleurs, on notera autour des implants une profondeur de poche et une inflammation parodontale plus importantes malgré une accumulation de plaque plus réduite.