Taux de succès des prothèses fixées après 20 ans - Cahiers de Prothèse n° 106 du 01/06/1999
 

Les cahiers de prothèse n° 106 du 01/06/1999

 

Synthèses

Éric Robbiani  

À RETENIR :

Cette étude évalue le taux de succès de prothèses fixées d'au moins cinq éléments après 20 ans. Les 140 prothèses de 98 patients ont été vérifiées.

Bien que certains facteurs limitent la portée de telles études, nous pouvons noter que le taux de succès cumulatif après 20 ans est de 65 %.

Les motifs les plus fréquents de dépose de prothèse sont d'ordre esthétique, parodontal ou liés à une perte de...


À RETENIR :

Cette étude évalue le taux de succès de prothèses fixées d'au moins cinq éléments après 20 ans. Les 140 prothèses de 98 patients ont été vérifiées.

Bien que certains facteurs limitent la portée de telles études, nous pouvons noter que le taux de succès cumulatif après 20 ans est de 65 %.

Les motifs les plus fréquents de dépose de prothèse sont d'ordre esthétique, parodontal ou liés à une perte de rétention. Soixante-treize pour cent des prothèses déposées ont pu être remplacées par une nouvelle prothèse fixée.

Les taux d'échec sont identiques que les prothèses soient fixées avec ou sans extension sur la période 14-20 ans.

En revanche, le taux d'échec était plus important pour les prothèses avec extension (33 % contre 12 %) sur la période 8-14 ans.

Pourquoi cette étude ?

Depuis une quinzaine d'années, des études ont évalué le devenir des prothèses fixées afin de mieux déterminer les causes des échecs ou incidents et ainsi améliorer le pronostic de nos restaurations actuelles et futures. L'exploitation des résultats de plusieurs de ces études est difficile, car les échantillons ne sont pas randomisés, les patients sont sélectionnés, les thérapeutes sont des étudiants ou au contraire des praticiens chevronnés.

L'objectif de cette étude est d'identifier les échecs et de déterminer les taux de succès des prothèses fixées réalisées il y a 20 ans par des omnipraticiens en Suède.

Comment ?

En 1974, un système d'assurance dentaire fédérale a été introduit en Suède. Pour toute prothèse fixée de plus de quatre éléments sur la même arcade, un plan de traitement écrit devait être communiqué et, en cas d'accord, celui-ci était archivé.

Du fichier de cet organisme, les auteurs ont extrait au hasard (randomisation) 164 personnes qui avaient reçu un traitement par prothèse fixée de plus de cinq éléments en 1974.

Vingt ans plus tard, 98 patients (59 %) ont pu être recontactés et 72 (43 %) ont accepté de participer à un examen clinique. Les 26 autres ont été interrogés par téléphone. Les perdus de vue du groupe original étaient soit morts, soit sans adresse connue, soit ne voulaient pas participer pour des motifs médicaux. L'étude a porté sur les descellements, les fractures de dents support ou d'infrastructure en or et d'autres paramètres cliniques détaillés dans une seconde partie. En cas de remplacement de la prothèse fixée initiale par une autre ou par une prothèse amovible, les causes de ce remplacement ont été recherchées. Pour compenser les différences de période de suivi, le nombre de perdus de vue au cours du temps et le nombre de patients et de prothèses examinés, la méthode des tables de survie a été utilisée pour calculer les taux de succès par groupe et cumulatifs. Une prothèse était considérée comme un échec si elle était absente ou si son remplacement immédiat était indispensable.

Les méthodes de recueil des données sont claires. Le devenir des prothèses de 66 patients sortis de l'étude aurait été intéressant. L'inclusion des échecs précédents dans les résultats de cette étude aurait été utile.

Et alors ?

Les 98 patients représentaient 140 prothèses avec 558 moyens d'ancrage et 383 éléments intermédiaires ou en extension. Le matériau était dans 75 % des cas de l'or avec de la résine acrylique comme composant cosmétique.

Le taux de succès cumulatif après 20 ans est de 65,4 % (80,4 % à 14 ans et 97 % à 8 ans).

Quatre-vingt-onze pour cent des patients faisaient au moins un contrôle annuel sans qu'il y ait une corrélation entre la fréquence des contrôles et le taux d'échec. Sur la période 14-20 ans, 26 prothèses furent classées comme échec : sept pour descellement (avec souvent carie associée), quatre pour problème parodontal et quatre pour motif esthétique. De nouvelles prothèses fixées ont été refaites pour 16 cas sur les 22 prothèses déposées (73 %).

Pour avoir un vrai taux de succès cumulatif, il aurait fallu intégrer tous les patients depuis le début de l'étude, y compris ceux dont les prothèses ont été déposées précocement.