Aucune différence significative de comportement après 5 ans entre les implants Astra® usinés et ceux à projetat de titane
Synthèses
À RETENIR :
Cette étude prospective multicentrique a pour but d'évaluer une éventuelle différence de comportement des implants Astra® selon qu'ils sont usinés ou recouverts d'un projetat de titane (TiO2) en termes de taux de survie et de perte osseuse à 5 ans. Cinquante patients ont été sélectionnés pour cette étude et ont reçu 133 implants (64 de chaque surface et 5 inconnus). Les complications biologiques et mécaniques...
À RETENIR :
Cette étude prospective multicentrique a pour but d'évaluer une éventuelle différence de comportement des implants Astra® selon qu'ils sont usinés ou recouverts d'un projetat de titane (TiO2) en termes de taux de survie et de perte osseuse à 5 ans. Cinquante patients ont été sélectionnés pour cette étude et ont reçu 133 implants (64 de chaque surface et 5 inconnus). Les complications biologiques et mécaniques ainsi que la satisfaction des patients ont été enregistrées. Cette étude montre de bons résultats à 5 ans des implants Astra® quel que soit l'état de surface (taux de survie de 97,6 %). Aucune différence significative n'a été relevée en termes de taux de survie, de perte osseuse marginale ou de complications biologiques. Le suivi dans le temps et un échantillon plus large seraient utiles.
Pourquoi ?
Les réhabilitations orales à l'aide de prothèses partielles implanto-portées sont de plus en plus fréquentes et présentent des taux de succès au moins aussi bons que les prothèses complètes implanto-portées. La surface implantaire idéale fait l'objet de nombreuses recherches. L'effet des modifications de l'état de surface sur le succès clinique n'est pas déterminé. Le but de cette étude est d'évaluer l'influence d'un état de surface (projetat de titane) sur le taux de survie et la perte osseuse marginale après une période de 5 ans.
Comment ?
Entre novembre 1990 et septembre 1993, 50 patients ont été inclus consécutivement dans l'étude au sein de 6 centres de 4 pays scandinaves. Un total de 133 implants Astra® de 3,75 mm (112) ou 4 mm (16) de diamètre et de 8 à 19 mm de long ont été mis en place. Une stratification et une randomisation ont été mises en œuvre pour la mise en place des implants soit usinés, soit rugueux. Le premier implant est choisi au hasard de la randomisation, et les implants suivants sont posés alternativement. Soixante-quatre implants ont été posés dans chaque groupe. Pour cinq implants, l'état de surface et la longueur ne sont pas connus. La procédure chirurgicale en 2 stades est menée de façon classique. Un total de 52 prothèses partielles implanto-portées ont été réalisées (17 maxillaires et 35 mandibulaires). Les patients ont été revus une fois par an pendant 5 ans. Les complications biologiques et mécaniques sont notées, et une enquête de satisfaction est effectuée. Des radiographies rétro-alvéolaires sont prises tous les ans avec angulateur pour évaluer le niveau osseux. Cinq patients (10 %) ont été perdus de vue sur la période de l'étude, ce qui représente 16 implants (12 %).
Il est curieux, dans une étude prospective, d'avoir cinq implants pour lesquels il n'y a pas d'information. Le reste du protocole est bien mené.
Et alors ?
Sur les 133 implants mis en place, trois ont été déposés, ce qui représente un taux de survie cumulatif de 97,6 % (deux lors de la connexion du pilier, un après 4 ans). Tous les implants perdus étaient des implants usinés, mais globalement, aucune différence significative entre les deux états de surface n'a été notée en ce qui concerne :
- le taux de survie ;
- le niveau osseux marginal même si la surface rugueuse présente des pertes osseuses plus marquées ;
- la présence de signes d'inflammation.
Pour les complications mécaniques, tous les dévissages se sont produits sur des prothèses sur 2 implants. La fonction est considérée comme bonne pour 97 % des patients à 1 an et 100 % à 5 ans. Pour l'aspect esthétique, les taux de satisfaction sont respectivement de 64 et 79 %.
Le calcul du niveau osseux se fait sur un implant de chaque type pour seulement 16 patients. Le mode de sélection est inconnu, ce qui représente un biais. Le nombre de patients devrait être plus élevé. La perte osseuse totale est faible dans cette étude, il serait intéressant d'avoir l'évolution des pertes osseuses dans le temps.