Comportement théorique des bridges avec extension mésiale - Cahiers de Prothèse n° 129 du 01/03/2005
 

Les cahiers de prothèse n° 129 du 01/03/2005

 

Revue de presse

Caroline Floris  

Objectifs

Cette étude évalue, grâce à l'analyse des éléments finis, le comportement biomécanique des bridges avec extension mésiale remplaçant la canine maxillaire dans le cadre de la thérapeutique des arcades courtes. Une arcade courte est définie comme une denture où toutes ou la plupart des molaires manquent.

Méthodologie

Deux modèles d'éléments finis tridimensionnels ont été créés. Le premier représente un bridge à 2 éléments...


Objectifs

Cette étude évalue, grâce à l'analyse des éléments finis, le comportement biomécanique des bridges avec extension mésiale remplaçant la canine maxillaire dans le cadre de la thérapeutique des arcades courtes. Une arcade courte est définie comme une denture où toutes ou la plupart des molaires manquent.

Méthodologie

Deux modèles d'éléments finis tridimensionnels ont été créés. Le premier représente un bridge à 2 éléments dont la dent support est la première prémolaire. Le deuxième est un bridge à 3 éléments avec pour dents supports les 2 prémolaires maxillaires.

La modélisation de ces 2 bridges prend en compte le parodonte, les dents supports et les éléments prothétiques.

Les tissus et les matériaux sont considérés comme étant isotropiques et homogènes. Les charges appliquées sont de 50 N, dans l'axe de la face occlusale des dents, puis à 45 °de la face interne des cuspides vestibulaires :

- pour le bridge à 2 éléments : les charges sont appliquées sur le pilier, puis sur l'élément en extension et enfin sur les 2 éléments ;

- pour le bridge à 3 éléments : les charges sont appliquées sur le pilier distal, sur le pilier mésial, sur l'extension, sur 2 éléments à la fois et enfin sur les 3 éléments.

Résultats

• Le bridge à 2 unités subit les contraintes les plus importantes lors des charges axiales sur le pilier et l'extension simultanément. Ces contraintes se retrouvent au niveau de l'os marginal.

La charge appliquée seulement à l'extension provoque les contraintes les plus importantes au niveau de la limite cervicale distale du pilier. Les forces latérales entraînent des contraintes considérablement plus importantes et se retrouvent dans la région cervico-linguale du pilier.

• Le bridge à 3 unités subit les contraintes les plus importantes lors des charges axiales quand les 3 éléments sont sollicités.

Contrairement au bridge de 2 unités, lors de la charge de l'extension seule, les contraintes maximales se retrouvent à niveau de la liaison avec le premier pilier. Les contraintes latérales montrent une distribution plus favorable des contraintes que dans le bridge à 2 unités.

On constate que pour ces 2 modèles, les contraintes les plus fortes se retrouvent au niveau du ligament parodontal et des connexions entre les éléments. Généralement, les contraintes sont maximales lorsque seule l'extension est mise en charge.

Discussion

Les contraintes sur les bridges en extension remplaçant la canine maxillaire peuvent être diminuées en réduisant la composante latérale des forces appliquées et en évitant que l'extension subisse seule les charges. Le bridge de 3 éléments supporte mieux les forces occlusales axiales et latérales.

Les indications de ce type de construction sont désormais plus rares.