C'est la rentrée ! - Cahiers de Prothèse n° 1 du 01/09/2014
 

Les cahiers de prothèse n° 1 du 01/09/2014

 

Éditorial

Jean Schittly  

rédacteur en chef

Sur les routes, Bison futé a vu rouge durant quelques heures, mais tout le monde a quand même pu se replonger dans la vraie vie…

C'est la rentrée politique, plutôt mouvementée, mais à n'en pas douter les décisions prises vont éloigner la crise, faire reculer le chômage, améliorer le pouvoir d'achat des Français…

C'est la rentrée littéraire, avec une profusion d'excellents ouvrages pour répondre aux demandes variées des lecteurs. Non, le...


Sur les routes, Bison futé a vu rouge durant quelques heures, mais tout le monde a quand même pu se replonger dans la vraie vie…

C'est la rentrée politique, plutôt mouvementée, mais à n'en pas douter les décisions prises vont éloigner la crise, faire reculer le chômage, améliorer le pouvoir d'achat des Français…

C'est la rentrée littéraire, avec une profusion d'excellents ouvrages pour répondre aux demandes variées des lecteurs. Non, le livre papier n'est toujours pas obsolète et c'est encourageant pour nos maisons d'édition !

C'est aussi la rentrée dans nos cabinets dentaires, et là c'est plutôt le calme plat, une sorte de reprise progressive pour voir ressurgir des tracasseries, voire des inquiétudes qu'on avait laissées aux bords des plages ou au pied des montagnes.

En praticien discipliné, nous sommes passés à la CCAM début juin, au prix de quelques heures d'ordinateur et d'un petit sacrifice financier d'environ 1 500 € (notre fournisseur de logiciel avait fait le nécessaire pour être dans les temps !). Malheureusement, nous n'avons pas été récompensés : la Caisse d'Assurance Maladie n'était pas prête, il a fallu prendre du temps sur nos journées de travail pour répondre aux nombreux rejets et interrogations concernant les lettres clés et autres actes associés, ou non… Dans quelques mois, cela devrait aller mieux et ce sera tellement gratifiant de nous sentir à égalité avec nos amis médecins !

Nous avons également mis notre amour-propre à l'épreuve face au sourire étonné des patients qui ne comprennent toujours pas la nécessité de décrypter des données de gestion comptable dans un devis « conventionnel » qui ne l'est pas vraiment. Il paraît toutefois que cela déculpabilise les représentants et « défenseurs » de notre profession face aux médias et aux divers organismes de consommateurs, alors tant mieux, on pourrait même chercher à aller plus loin dans la soumission.

C'est la rentrée aussi pour une majorité de Français qui n'ont pas encore pris conscience qu'ils n'ont plus le libre choix de leur praticien s'ils veulent bénéficier des meilleures prestations complémentaires. Pour l'instant, c'est un thème ignoré par les magazines d'information. Attendons novembre, date de la vraie rentrée odontologique, et, sans trop y croire, la prise de conscience d'une profession face à la dégradation progressive de l'exercice libéral.

C’est également la rentrée hospitalo-universitaire qui va d’emblée amener à une réflexion concernant le « numérus-clausus » qui, compte tenu de la libre installation des chirurgiens-dentistes européens, n’a plus sa raison d’être sous sa forme actuelle. Comment pourrait-il être réaménagé voire remplacé par un autre système d’accueil des étudiants souhaitant intégrer le cursus des études en Chirurgie-dentaire ? Faut-il craindre de remplacer l’actuel concours d’entrée par des entretiens basés sur le livret scolaire et la motivation du candidat comme cela est pratiqué dans de nombreux pays ?

Faut-il remettre en cause la quasi gratuité des droits d’inscription et proposer de mieux répondre au réel coût des études, que l’on pourrait compenser par l’instauration de bourses « remboursables » par une ou plusieurs années de travail dans un service public ? La réponse à ces questions et certainement à bien d’autres ne peut être que l’aboutissement d’un travail de fond excluant tout sectarisme et toute idéologie. La volonté de réformer et l’imagination au pouvoir, cela ne changerait-il pas du marasme actuel pour nous laisser entrevoir des lendemains plus enthousiasmants ?