Embaucher une assistante : une décision d’organisation - Clinic n° 05 du 01/05/2012
 

Clinic n° 05 du 01/05/2012

 

EXERCICE

Ergonomie

JEAN GINESTY  

Une assistante, pour quelles missions ? Avec quelles compétences ? Le choix d’une assistante dépend de vos réponses. Et toute l’organisation du travail va en découler !

L’étude des différents modes d’exercice au fauteuil impose d’aborder le travail effectué seul, caractérisé par moins de charges et plus de liberté puisque le praticien peut s’organiser sans tenir compte de l’assistante. Cependant, cette situation qui semble « rentable » associe « fatigue intellectuelle et physique », qui résulte de la multiplication des tâches à accomplir. Les soins risquent d’en pâtir sur le plan qualitatif en raison d’interruptions fréquentes au cours du travail (téléphone, stérilisation…).

Assistance occasionnelle…

Un mode de travail plus élaboré amène à considérer le travail avec une assistante occasionnelle qui ne se trouve pas en permanence auprès du praticien. Différentes tâches la retiennent parallèlement : répondre au téléphone, accueillir les patients, nettoyer et désinfecter le poste de travail, stériliser. Elle peut aussi aider à la prise d’empreinte ou à la préparation de certains produits. Lors de certains actes chirurgicaux, elle peut manipuler l’aspiration ou intervenir pour l’écartement de la joue ou de la langue.

Son intervention permet non seulement de gagner du temps et de diminuer le stress du praticien mais aussi d’améliorer la communication avec le patient pour toutes les relations non thérapeutiques (démarches administratives…) et de donner des soins avec plus de sécurité grâce à l’amélioration de la maîtrise de l’hygiène, la gestion des rendez-vous, des stocks…

Cet ensemble permet aussi d’accroître le nombre de patients reçus et d’augmenter ainsi la rentabilité du fonctionnement du cabinet.

En contrepartie, il faudra supporter l’augmentation des charges, un emploi du temps plus serré entre les différents intervenants, la nécessité de former son personnel et d’harmoniser le travail de chacun avec celui des autres, malgré la variété des tâches à accomplir.

… ou permanente

La forme la plus élaborée du travail assisté est liée à la présence permanente de l’assistante auprès du praticien. Cela implique qu’une autre personne accomplisse les tâches que l’assistante réalisait auparavant ! Et plusieurs principes de base doivent être respectés :

• disposer d’un équipement en rapport avec le mode d’exercice ;

• avoir à portée de main immédiate les instruments et les matériaux qui doivent être utilisés ;

• disposer d’un plan de travail et de plateaux situés environ à 5 cm en dessous du niveau du coude, d’un équipement adapté à la morphologie des deux protagonistes et, notamment, de sièges réglables offrant à la fois un maintien vertébral efficace et la possibilité pour l’assistante d’être située 20 cm au-dessus du praticien. Elle pourra ainsi bénéficier d’un champ de vision en surplomb plus adéquat.

De façon plus générale, le cabinet et notamment le planning doivent être bien gérés, l’assistante ne doit pas être dérangée, les protocoles et la chronologie des actes doivent être établis avec précision. Une organisation spécifique doit être mise en place pour que le travail à quatre mains soit efficace (nous y reviendrons en détail dans deux prochains numéros de Clinic).