Résistances des couronnes céramo-céramiques et céramo-métalliques
PRESSE INTERNATIONALE
L'ESSENTIEL
La fracture de la couche cosmétique de céramique constitue l'une des principales complications des couronnes céramo-céramiques (CCC) et des couronnes céramo-métalliques (CCM). On suppose qu'une mauvaise conception de leur infrastructure qui imposerait l'application, au bord libre, d'une couche excessivement épaisse de céramique cosmétique pourrait résulter en un taux supérieur de fractures. Pourtant, les cliniciens qui recherchent le meilleur résultat esthétique ont tendance à...
La fracture de la couche cosmétique de céramique constitue l'une des principales complications des couronnes céramo-céramiques (CCC) et des couronnes céramo-métalliques (CCM). On suppose qu'une mauvaise conception de leur infrastructure qui imposerait l'application, au bord libre, d'une couche excessivement épaisse de céramique cosmétique pourrait résulter en un taux supérieur de fractures. Pourtant, les cliniciens qui recherchent le meilleur résultat esthétique ont tendance à éviter que l'infrastructure ne s'étende dans le tiers occlusal des restaurations antérieures. L'objet de cette étude est d'enquêter sur l'influence de l'épaisseur de la céramique incisale des CCC et des CCM sur la résistance à la fracture de ces prothèses.
Matériel et méthode
Vingt CCC à infrastructure en alumine (Procera AllCeram, Nobel Biocare) et 20 CCM à infrastructure en métal noble sont fabriquées sur des piliers implantaires. Dans chaque groupe, 10 spécimens ont une infrastructure longue qui permet de limiter la hauteur de céramique incisale à 2 mm et 10 autres ont une infrastructure courte qui impose une hauteur de 4 mm de céramique incisale non soutenue. Une fois scellés sur les piliers, tous les spécimens sont soumis à un thermocyclage puis à une charge oblique de 49 N, sur la face palatine, à 2,5 mm du bord libre, pour simuler 5 années d'utilisation clinique, jusqu'à l'échec. Celui-ci se traduit soit par la fracture, soit par des craquelures vestibulaires de la céramique cosmétique. Les spécimens qui, en fin d'épreuve, ne sont pas fracturés sont soumis à des forces verticales appliquées sur le bord libre, jusqu'à leur fracture. Les craquelures et/ou les fractures sont observées au stéréomicroscope optique.
Résultats et discussion
Cinq spécimens des CCC à infrastructures courtes et 5 autres à infrastructure longue sont des succès (ni craquelures ni fractures). Seul 1 spécimen à infrastructure métallique longue est un succès. Aucun spécimen à infrastructure métallique courte ne l'est. Le groupe des CCC montre globalement et significativement des taux de succès et de survie supérieurs à ceux du groupe des CCM. Les échecs des CCC ne sont que des craquelures. Les CCM présentent des fractures et des craquelures et celles qui ont une épaisseur de céramique de 2 mm ont une résistance significativement supérieure à celles dont l'épaisseur est de 4 mm. Parmi les CCC, la différence entre les 2 épaisseurs n'est pas significative.
l'essentiel
Cette étude in vitro tente d'évaluer l'incidence de l'épaisseur de céramique non soutenue au bord libre des prothèses fixées antéro-maxillaires sur leur résistance à la fracture, aussi bien sur les couronnes céramo- céramiques (CCC), ici des Procera AllCeram de Nobel Biocare, que sur les couronnes céramo-métalliques (CCM). Ses résultats indiquent qu'après avoir été soumises à un vieillissement accéléré et à des charges répétées, les CCC ont des taux de succès et de survie significativement supérieurs à ceux des CCM. Parmi les spécimens non fracturés après cette première épreuve et soumis à de nouvelles charges, verticales et appliquées sur les bords libres, les CCM se révèlent plus résistantes que les couronnes tout céramique. L'épaisseur de la céramique au bord libre affecte la résistance des CCM mais pas celle des CCC. Parmi les CCM, celles avec une épaisseur au bord libre de 2 mm montrent une résistance aux forces appliquées significativement supérieure à celle avec une épaisseur de 4 mm. Les couronnes Procera AllCeram peuvent permettre jusqu'à approximativement 4 mm de porcelaine feldspathique non soutenue aux bords libres du secteur incisif, sans augmenter le taux d'échec par rapport à une épaisseur de 2 mm.