Consulting dentaire
 

Clinic n° 08 du 01/09/2009

 

GÉRER

CHRONIQUE

Edmond BINHAS  

- contact@binhas.com

Il y a encore 10 ans, il suffisait à un chirurgien-dentiste de s'installer pour, très rapidement, développer son cabinet de façon florissante et avec un niveau de stress relativement supportable. Aujourd'hui, ce paradigme a changé.

Désormais, le bon fonctionnement de votre cabinet repose non seulement sur votre excellence clinique mais aussi sur votre aptitude à le gérer comme une véritable entreprise de santé. Et, dans les années à venir, cette situation n'ira qu'en se...


Il y a encore 10 ans, il suffisait à un chirurgien-dentiste de s'installer pour, très rapidement, développer son cabinet de façon florissante et avec un niveau de stress relativement supportable. Aujourd'hui, ce paradigme a changé.

Désormais, le bon fonctionnement de votre cabinet repose non seulement sur votre excellence clinique mais aussi sur votre aptitude à le gérer comme une véritable entreprise de santé. Et, dans les années à venir, cette situation n'ira qu'en se compliquant. En effet, la judiciarisation de notre profession, les contraintes de plus en plus nombreuses, les problèmes liés au pouvoir d'achat et l'évolution du système de santé sont, entre autres, autant de facteurs aggravants.

Face à ces constats, le coaching semble être aujourd'hui une réponse à cette angoisse. Mais attention, alors que le terme « coach », issu du sport, désignait un entraîneur, il s'est progressivement étendu au monde de l'entreprise et, depuis peu, à celui de la vie quotidienne. Il est aujourd'hui devenu un véritable fourre-tout terminologique. Dans notre profession, la confusion semble tout aussi grande. À mes yeux, parfois, on en perd même de vue l'objectif recherché. Celui-ci est de travailler dans de meilleures conditions pour mieux soigner les patients. Or, tous les programmes ne sont pas identiques ni, surtout, les valeurs qui les sous-tendent. En tant que chirurgien-dentiste et consultant depuis maintenant plus de 15 ans, je vous invite à être attentif aux phénomènes de mode et aux vendeurs de rêve. Il faut bien reconnaître que de nombreux confrères sont à la recherche de trucs et astuces, voire d'un modèle organisationnel « idéal » qui leur permettrait, d'un claquement de doigts, de régler tous les problèmes de leur environnement professionnel. Ces praticiens souhaitent généralement régler « juste » un « petit » problème. Ce faisant, ils refusent d'accepter l'idée que le problème est plus global. En vérité, nous sommes dans le même état d'esprit que le patient qui vient nous voir « juste » pour un « petit » contrôle. Histoire de se donner bonne conscience et surtout de ne pas entendre qu'il a besoin d'un traitement plus important.

Un autre aspect important à considérer est la philosophie qui sous-tend toute proposition de formation en organisation, gestion et communication. Il est important de choisir des formations qui respectent la culture dentaire française avec son éthique, son histoire et sa confraternité. En tant que praticien, je considère que cela signifie faire toujours passer en premier l'intérêt de mon patient indépendamment de mes contraintes personnelles. Cela n'empêche en rien l'efficacité. Certes, concilier éthique, efficacité et rentabilité demande des efforts et une vigilance de tous les instants ainsi qu'une grande rigueur intellectuelle, sans prendre le risque de basculer dans le mercantilisme.

Ce sont les raisons pour lesquelles l'acquisition de nouveaux savoir-faire professionnels, c'est-à-dire la formation, doit impérativement être assortie d'un suivi pédagogique individualisé et personnalisé ainsi que d'évaluations de formation. En effet, il est bien difficile de mettre tous les praticiens dans la même blouse tant les exercices de chacun sont différents.

Faire appel à un organisme de consulting et de formation en organisation devient aujourd'hui une nécessité de plus en plus pressante tant il est vrai que notre profession devient plus complexe. Il faut simplement être attentif à choisir l'organisme le plus adapté à sa propre vision et ne pas les considérer comme étant tous équivalents.