Le Vietnam au cœur - Clinic n° 04 du 01/04/2010
 

Clinic n° 04 du 01/04/2010

 

GÉRER

PASSIONS

Fanny GRÉGOIRE  

Profession et passion se conjugent pour Corinne Taddeï. Enseignante à la faculté de chirurgie dentaire de Strasbourg, elle est l’une des premières – avec ses collègues de Strasbourg, Bordeaux, Marseille et Rennes – à s’être investie dans la coopération odontologique au Vietnam et préside depuis 2008, le Collège de coordination francophone des échanges odontologiques avec le Vietnam. C’est une des rares universitaires françaises à pouvoir s’exprimer dans la langue. Elle est mère de 3 enfants nés au Vietnam.

À quand remontent les liens ?

En 1993, de retour en France après un séjour au Vietnam où il avait pu visiter l’unique faculté de chirurgie dentaire à l’époque, mon confrère et ami le Dr Jean Nonclercq fit part de ses impressions à toute mon équipe. Ayant obtenu l’avis favorable du doyen de notre faculté, nous lui avons affirmé que nous étions prêts à le soutenir dans son entreprise de mobilisation des enseignants de Strasbourg.

Sur le plan national, la coopération odontologique de la France au Vietnam remonte à 1990. C’est sous l’impulsion du Pr Jean-Louis Brouillet et du Dr Jean-François Lasserre, avec le 4e congrès, que les bases du programme d’enseignement et recherche ont vraiment été établies (se référer à l’historique du site du Collège de coordination francophone des échanges odontologique au Vietnam : http://www.ccfeov.fr). Les initiatives individuelles d’origine ont été ainsi intégrées et coordonnées.

Parlez-nous un peu des Vietnamiens

Les Vietnamiens ont un sens très élevé de l’accueil, de la prévenance et sont extrêmement courtois. Les Français sont très appréciés. La présence de la France, durant près d’un siècle, a marqué ce pays tant au niveau de l’architecture et de la cuisine que de la langue qui emprunte un certain nombre de mots au français. Sur le plan professionnel, les Vietnamiens sont travailleurs et très motivés. Ils veulent rattraper le temps perdu ! Il faut rappeler qu’il y a vingt ans, ils pratiquaient encore une dentisterie d’urgence de temps de guerre…, mais leur progression est impressionnante.

Qu’est-ce qui manque le plus aux Vietnamiens ?

Le matériel de base pour exercer. Les techniques, ils les ont acquises ou sont en train de s’y former, les équipements importants, ils commencent à les avoir. Mais faute de petit matériel en quantité suffisante, dans certaines structures, ils ne peuvent pas toujours travailler au niveau qu’ils souhaiteraient et appliquer leurs nouveaux acquis.

L’enseignement français a-t-il des concurrents ?

La France est le seul pays à avoir créé un enseignement organisé en odontologie grâce au Collège de coordination, au sein d’une francophonie encore bien développée dans le milieu de la santé.

Pouvoir se débrouiller en vietnamien, est-ce important ?

Connaître un peu le langage technique pour échanger entre professionnels et le vocabulaire courant pour soigner est très précieux. Cela permet de compléter le travail des traducteurs et d’établir une relation beaucoup plus proche.

Qui finance le 11e congrès ?

Pour la première fois, c’est le Collège qui sera la structure officielle du congrès et donc celle qui recevra les financements. Il ne sera plus nécessaire, pour la faculté organisatrice – Nice cette année –, de créer une association de type loi 1901 pour collecter les fonds. D’ici à octobre, nous aurons les financeurs qui permettront de dédommager la trentaine de conférenciers français.

Quelle participation et quelles retombées peut-on attendre ?

Côté asiatique, les praticiens de tout le Vietnam, du Laos, du Cambodge et même de Chine se mobilisent à chaque fois. Il est difficile de donner un chiffre de participants. À titre de référence, les précédents congrès ont réuni, de façon assez stable, de 800 à 1 000 personnes. Le nombre de participants n’a cessé de croître ainsi que la qualité du congrès depuis 1990. Celui-ci se tient désormais à la faculté de chirurgie dentaire d’Hô Chi Minh-Ville. Non seulement les conférences se sont multipliées mais aussi les ateliers avec démonstration, au point d’être presque plus nombreux, s’adressant non seulement aux praticiens, aux jeunes chercheurs, aux prothésistes ainsi qu’aux assistantes dentaires. Chaque faculté propose d’aborder des thématiques différentes et il n’y a aucune redondance dans le programme.

Comment se traduit la coopération franco-vietnamienne sur la durée ?

Par de multiples actions, notamment les diplômes interuniversitaires (DIU) qui s’insèrent dans le master vietnamien, la formation des enseignants vietnamiens au Vietnam comme en France, les stages d’étudiants français au Vietnam. Nous initions aussi à la recherche clinique et fondamentale. Très concrètement, en moins de 20 ans, le Vietnam est passé de 1 à 5 facultés de chirurgie dentaire, regroupant à la fois de petites et de grandes structures.

Les partenaires du 11e congrès

En 2010, Acteon, acteur de référence du petit équipement et du consommable dentaire, et Colgate seront les principaux partenaires, au titre de l’industrie, des 11es Journées francophones d’odonto-stomatologie d’Hô Chi Minh-Ville. Rappelons que l’ambassade et le consulat général de France au Vietnam, l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), des collectivités locales et des associations soutiennent également ce congrès. Les universités qui ont répondu à l’invitation de la faculté d’Hô Chi Minh-Ville en envoyant en mission leurs professeurs s’y sont également largement investies.

Plus d’infos

• Dates des 11es Journées francophones d’odonto-stomatologie d’Hô Chi Minh-Ville : 25, 26 et 27 octobre 2010.

• Sur le programme des 11es Journées : Journées.francophones.vietnam.2010@unice.fr

• Sur les activités du Collège de coordination francophone des échanges odontologiques avec le Vietnam, consulter le site http://www.ccfeov.fr