Évaluation sur trois années de deux composites fluides - Clinic n° 09 du 01/10/2010
 

Clinic n° 09 du 01/10/2010

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine Vassallo  

Les composites fluides sont utilisés depuis 1995. En général, ils sont moins chargés que les composites traditionnels, ce qui les rend plus fluides et plus aisés à utiliser pour les petites cavités, directement délivrés par les seringues de conditionnement. Mais ces caractéristiques affectent leurs propriétés mécaniques, avec un taux d’usure plus grand et une rétraction à la polymérisation majorée. L’objet de cette étude est d’évaluer, sur une durée de 3 années, la...


Les composites fluides sont utilisés depuis 1995. En général, ils sont moins chargés que les composites traditionnels, ce qui les rend plus fluides et plus aisés à utiliser pour les petites cavités, directement délivrés par les seringues de conditionnement. Mais ces caractéristiques affectent leurs propriétés mécaniques, avec un taux d’usure plus grand et une rétraction à la polymérisation majorée. L’objet de cette étude est d’évaluer, sur une durée de 3 années, la performance et l’acceptabilité cliniques de 2 composites fluides pour la restauration de lésions carieuses occlusales de classe I : Tetric Flow (Ivoclar Vivadent) et Esthet-X Flow (Dentsply/Caulk).

Matériel et méthode

Sur un total de 23 patients, 31 dents sont traitées avec Tetric Flow et 32 dents avec Esthet-X Flow, toutes nécessitant des restaurations occlusales de classe I après élimination des caries. Les cavités ont une largeur qui correspond au quart ou à la moitié de la distance intercuspidienne. Chaque patient présente au moins deux cavités et reçoit donc les 2 matériaux. Des empreintes des cavités sont prises pour permettre des mesures numériques de leurs dimensions. Les composites sont mis en place et polymérisés couche par couche. Chaque restauration est évaluée à la fin de la 1ère semaine, puis après 3 mois, 6 mois, 12 mois et 36 mois. Ces évaluations concernent la rétention, la teinte, l’adaptation marginale, la forme anatomique, les colorations marginales, l’aptitude au polissage et les caries secondaires. Ces critères sont comparés entre les 2 matériaux. Les groupes sont comparés au bout des 3 ans.

Résultats et discussion

Seule la teinte s’est montrée globalement différente entre les groupes traités. Aucune autre différence n’est observée entre les matériaux. Pour les colorations marginales, une aggravation significative est observée au bout de 36 mois pour les 2 groupes qui, entre eux, cependant, ne présentent pas de différence. L’adaptation marginale se dégrade significativement à partir du 6e mois. Pour l’aptitude au polissage, une différence significative est observée à 12 mois par rapport au départ. Les autres résultats ne varient pas significativement dans le temps. Les dimensions de la restauration, mesurée aussi bien en surface qu’en volume, sont positivement associées à la dégradation des résultats concernant la teinte. Il est intéressant de noter qu’elles n’ont pas de corrélation avec l’adaptation des bords et les colorations marginales.

L’essentiel

Cette étude évalue et compare les performances de 2 composites fluides. Les résultats ne montrent pas de différence de performance entre le Tetric Flow et l’Esthet-X Flow à 3 ans, sauf pour la teinte. Mais il existe une différence significative de qualité des restaurations entre le début et la fin de l’étude. Les auteurs ont observé une tendance à la détérioration des bords. L’adaptation marginale se dégrade significativement dès le 6e mois. Cela n’est pas inattendu puisque, faiblement chargés, les composites fluides ont des propriétés mécaniques et une résistance à l’usure inférieures à celles des composites conventionnels, surtout s’ils sont soumis directement à l’action des dents antagonistes. Il est intéressant de noter qu’après une période de 36 mois, la plupart des restaurations de cette étude sont encore fonctionnelles et acceptables. Les auteurs recommandent d’utiliser ces matériaux plutôt pour un court terme et pour des restaurations de classe I dont la largeur ne dépasse pas le quart de la distance intercuspidienne afin que soient réduits les effets délétères des cuspides antagonistes et des chocs alimentaires. Les praticiens doivent être prudents lorsqu’ils indiquent ces matériaux dans des restaurations de classe I définitives.