La distraction des patients durant les soins
 

Clinic n° 09 du 01/10/2010

 

ÉQUIPEMENT

GÉRER

ORGANISATION

Catherine Bigot  

Des équipements audio et vidéo destinés aux patients s’invitent de plus en plus au fauteuil. Tour de piste des solutions existantes et de leurs avantages, pour les patients comme pour les praticiens.

Quels types d’équipements ?

Du côté audio, la solution la plus simple consiste à s’équiper d’un casque relié (avec ou sans fil) à une chaîne hi-fi ou à un baladeur numérique du type iPod, en laissant au patient la possibilité de régler lui-même le niveau sonore de ce qu’il écoute.

Quant à la vidéo, si l’écran TV (intégré au plafonnier) couplé à un lecteur de DVD est déjà présent au fauteuil depuis quelques années, la nouveauté vient des lunettes vidéo en 3D (avec écouteurs intégrés). Le modèle Cinemizer Plus de Carl Zeiss permet par exemple de regarder des films au format 45 pouces en étant simplement relié à un lecteur multimédia, à un téléphone portable doté d’un lecteur multimédia ou à un lecteur de DVD. Exactement comme si le patient était devant un écran de 115 cm placé à 2 mètres de lui.

Quel que soit le type d’équipement, du côté sonore comme du côté visuel, le praticien propose bien entendu à ses patients un éventail de musiques et de vidéos, mais peut aussi les laisser venir au cabinet avec leur propre choix (CD, DVD ou fichiers téléchargés sur baladeurs).

Pour quels soins et quels patients ?

À peu près tous, pourvu que le praticien le propose et que le patient l’accepte. Les soins bucco-dentaires et les interventions qui y sont liées, s’ils ne sont pas tous douloureux, sont en revanche assez souvent anxiogènes et donc désagréables pour le patient. Lui offrir quelque chose à entendre et/ou à voir en le distrayant du soin est donc particulièrement adapté.

Quels avantages ?

Le principal avantage est de permettre aux patients les plus stressés de se détendre et de se calmer. Un patient dont l’attention est captée par quelque chose qui lui est agréable (ou qu’il découvre pour la première fois) est non seulement plus apaisé mais aussi moins remuant. Le praticien est donc gagnant sur de nombreux aspects : son patient bouge moins, son assistante et lui sont plus tranquilles pour travailler et les séances peuvent durer plus longtemps.

Selon Véronique Gateau, installée à Viroflay (78), « l’avantage de l’écran TV pour les soins dispensés aux enfants est énorme car ils restent bouche bée devant la projection d’un dessin animé ».

Avec ces équipements multimédias, le cabinet dentaire s’inscrit résolument dans la modernité et valorise l’attention portée au bien-être du patient.

Quelles limites ?

Pour l’équipement audio seul, il semble qu’il n’y ait quasiment pas de limites d’utilisation*, le casque pouvant être porté sous le champ chirurgical. En ce qui concerne la vidéo, selon Patrick Regnault, praticien à Lille (59) : « L’équipement TV est difficile à gérer pendant les actes qui demandent un protocole stérile, comme la chirurgie ou les implants. »

Dans tous les cas, la seule véritable limite est bien entendu le consentement du patient, qui constitue un préalable indispensable. Selon les praticiens interrogés, seuls 10 % des patients seraient réfractaires à la proposition de leur chirurgien-dentiste en la matière.

* La sonorisation du cabinet donne lieu au paiement d’une redevance annuelle et forfaitaire à la Sacem (tarifs 2010 : de 157,95 € à 354,60 € TTC selon le nombre de praticiens exerçant au sein du cabinet). Détails sur le site www.sacem.fr