Responsabilité - Clinic n° 10 du 01/11/2010
 

Clinic n° 10 du 01/11/2010

 

L’ÉVÉNEMENT

Anne-Chantal de Divonne  

« La situation du secteur des soins dentaires n’est pas satisfaisante ». Le constat dressé par les magistrats de la Cour des comptes emporte l’adhésion des syndicats qui dénoncent depuis des années les incohérences du système. Mais dès que l’on aborde la cause de cette situation et les solutions pour y remédier, c’est le désaccord.

La Cour des comptes accuse les « dépassements » d’honoraires d’être responsables des renoncements aux soins....


« La situation du secteur des soins dentaires n’est pas satisfaisante ». Le constat dressé par les magistrats de la Cour des comptes emporte l’adhésion des syndicats qui dénoncent depuis des années les incohérences du système. Mais dès que l’on aborde la cause de cette situation et les solutions pour y remédier, c’est le désaccord.

La Cour des comptes accuse les « dépassements » d’honoraires d’être responsables des renoncements aux soins. Les syndicats s’élèvent contre cette version qui fait porter le chapeau à la profession. C’est le désengagement de l’Assurance maladie avec le blocage des remboursements depuis plus de 22 ans, alors que les charges de fonctionnement des cabinets progressent, qui explique la progression du reste à charge pour les patients, encore appelés « dépassements ».

« Il faut arrêter de culpabiliser les chirurgiens-dentistes sur les “dépassements” », répète Roland L’Herron, président de la CNSD. Pour le syndicat, la quasi-­totalité des problèmes listés dans le rapport, qu’il s’agisse de démographie professionnelle, du reste à charge sur les prothèses ou des actes non remboursables, pourrait être résolue en « ajustant la valeur des actes de soins à leur coût réel et en améliorant leur prise en charge par l’Assurance maladie et les complémentaires ».

« En feignant d’ignorer la nécessité d’une péréquation pour assurer l’équilibre économique des cabinets et en qualifiant de “rente” certains honoraires… le rapport nie la sous-valorisation des actes opposables », analyse Jean-Marc Preynat.

Le responsable de l’UJCD déplore l’absence de proposition sur « la redéfinition du financement des actes » et en particulier sur « la répartition des compétences et des financements » entre le régime obligatoire et les complémentaires. Pour l’UJCD, deux points positifs émergent cependant du rapport : l’élargissement du rôle des assistantes dentaires et la mise en œuvre de la CCAM.