Survie des implants après mise en charge immédiate ou différée - Clinic n° 01 du 01/01/2011
 

Clinic n° 01 du 01/01/2011

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

Le protocole original établi par Brånemark consistait à recouvrir par la muqueuse un implant après sa mise en place puis à le maintenir non chargé pendant 3 à 6 mois. Les patients désireux d’écourter cette période du traitement et d’éviter le port d’une prothèse amovible transitoire ont encouragé l’introduction d’un protocole de mise en charge immédiate (MCI). Cependant, la documentation concernant cette MCI dans la littérature n’est pas très riche pour ce qui est...


Le protocole original établi par Brånemark consistait à recouvrir par la muqueuse un implant après sa mise en place puis à le maintenir non chargé pendant 3 à 6 mois. Les patients désireux d’écourter cette période du traitement et d’éviter le port d’une prothèse amovible transitoire ont encouragé l’introduction d’un protocole de mise en charge immédiate (MCI). Cependant, la documentation concernant cette MCI dans la littérature n’est pas très riche pour ce qui est des résultats cliniques et de la réponse de l’os autour des implants mis en charge immédiatement et placés dans des os de différentes qualités. L’objet de cette étude est de comparer, par une revue d’articles publiés entre 1979 et 2007, les résultats des protocoles de mises en charge immédiate et différée, sur un long terme.

Matériel et méthode

Une recherche d’articles publiés entre 1979 et février 2007 a été conduite par ordinateur dans MEDLINE. Pour trouver des articles supplémentaires potentiellement appropriés, une recherche précise manuelle a été menée dans les principales revues spécialisées en implantologie parues depuis 1990. Cinquante articles ont satisfait aux critères d’inclusion et ont été retenus pour cette étude.

Résultats et discussion

De nombreuses études examinées indiquent des taux élevés de survie des implants pour les 2 protocoles. Le concept de la mise en charge différée a été utilisé avec succès depuis de nombreuses années et, dans les différentes études analysées, le nombre d’implants placés selon ce protocole est plus grand que celui des implants mis en charge immédiatement. La validité histologique n’est pas différente entre les 2 concepts. Quelques auteurs ont rapporté des valeurs supérieures d’os en contact avec les implants MCI comparés à des implants avec une mise en charge précoce ou différée. Une étude a montré que les patients traités avec une MCI ressentent une satisfaction accrue et une qualité de vie meilleure. D’autres études montrent des taux de survie avec la MCI de 96,39 % à 4 ans et de 98,6 % à 3 ans. Une étude a indiqué que le protocole de MCI associé à un implant de forme légèrement conique et présentant un état de surface modifié est une alternative à succès dans un os de qualité médiocre. Une dernière étude a même rapporté un taux de succès de 100 % à 2 ans de la MCI dans la mandibule postérieure. Le critère de succès le plus souvent associé à ce protocole est la stabilité primaire de l’implant.

l’essentiel

Le taux de survie global des implants mis en charge immédiatement est semblable à celui des implants utilisés selon le protocole conventionnel à 2 étapes. Outre les bénéfices évidents que le patient tire de la mise en charge immédiate (MCI), l’étude présente montre que ce protocole est favorable même dans des zones où l’os n’est pas de qualité adéquate. La MCI peut stimuler la formation d’os comme il a été montré dans des études animales et humaines. Une force biomécanique adéquate transférée de l’implant à l’os est essentielle pour l’ostéointégration. Pour cette raison, les caractéristiques de forme de l’implant sont importantes pour la formation d’os quand la MCI est utilisée. Cette analyse de la littérature, qui peut procurer un niveau de preuve histologique et clinique pour une MCI dans des os de différentes qualités, montre des taux de survie élevés avec un fort pourcentage de contact os-implant. L’histologie fondée sur le niveau de preuve renforce, dans des études humaines et animales, l’idée que l’ostéointégration des implants mis en charge immédiatement peut être obtenue avec succès. L’examen des articles appropriés publiés entre 2003 et 2008 montre un taux de survie des implants mis en charge immédiatement allant de 90 % à 95 %.