URPS : la nouvelle donne syndicale - Clinic n° 02 du 01/02/2011
 

Clinic n° 02 du 01/02/2011

 

ÉLECTIONS

ACTUALITÉ

À l’issue du scrutin régional du 16 décembre, la CNSD* confirme sa place de premier syndicat de la profession. Le vote protestataire se manifeste par les bons scores réalisés par la FSDL*, qui devient la deuxième force de représentation de la profession. L’UJCD*, en revanche, se place loin derrière…

La CNSD confortée

« Le “parler vrai” a séduit », pendant cette campagne « digne, sans agressivité ni démagogie », estime le président de la CNSD Roland L’Herron, qui se félicite d’avoir atteint l’objectif qui était d’obtenir plus de la moitié des suffrages. Il met au crédit de la CNSD son implantation locale, son expérience et sa connaissance des dossiers. La percée de la FSDL, syndicat qui a bénéficié d’un vote protestataire « traduit la défiance et le mécontentement d’un nombre croissant de confrères vis-à-vis d’un système de santé qui multiplie les contraintes tout en se désengageant de la médecine bucco-dentaire ». Le succès de ce syndicat apparaît paradoxalement comme un appui aux revendications de la CNSD. Le message manifesté par le score de la FSDL « doit être entendu par la caisse qui doit venir à la table des négociations avec des propositions concrètes et solides pour la profession ».

S’agissant des élections du bureau de chaque URPS* qui doivent se tenir dans les prochaines semaines, la CNSD s’abstient de donner des consignes d’accord avec l’un ou l’autre syndicat. Chaque URPS décidera donc au coup par coup.

La FSDL se réjouit

« Ces élections sont un succès indéniable pour nous. Là où nous étions historiquement présents, nous réalisons des scores de sénateurs, et nos scores sont très bons dans les régions où nous étions absents », se réjouit Jean­François Chabenat, président de la FSDL. « Le fait de proposer une liste dans pratiquement toutes les régions a créé la surprise. Ces élections vont nous donner des moyens financiers que nous n’avions pas. Nous aurons des moyens d’expression. » En ce qui concerne les négociations conventionnelles, « nous aurons à nous faire entendre car nous avons 30 % des voix. Mais je serais étonné que les caisses choisissent nos propositions ».

Et pour les élections de bureau, « il faut être un peu politique. Je vais voir ce que font les autres syndicats en PACA avant de décider de notre attitude d’ouverture ou non en Île-de-France ».

À l’UJCD, les questions

Jean-Marc Preynat s’est voulu positif malgré des résultats décevants, avant de lâcher les rênes de l’UJCD pour d’autres raisons le 4 janvier. « Le rapport de force entre les deux syndicats signataires n’a pas varié, il est toujours de 1 à 3. Avec 3 300 votes, nous sommes à notre place compte tenu de nos 5 000 adhérents. Mais nous n’avons pas su mobiliser au-delà de notre sphère d’influence. Le vote FSDL est presque logique car il cristallise toute l’opposition au système. Tout va maintenant dépendre de la logique et de la stratégie de l’UNCAM ». Mais c’est aujourd’hui Philippe Denoyelle qui assure la présidence par intérim de l’UJCD dans l’attente d’élections d’ici à juin. Car le 9 décembre, alors que la profession était en train de voter, le conseil d’administration de l’UJCD a contesté le projet conventionnel de son leader. « Des arguments que je juge passéistes par rapport à la situation économique et à notre système de santé ont été mis en avant par d’anciens responsables de l’UJCD. Pour eux, l’Assurance maladie doit garder le contrôle du système et réinvestir dans le dentaire. Je suis au contraire certain qu’on ne pourra pas faire aboutir une demande de 2 milliards d’euros à l’Assurance maladie pour doubler les soins. Aujourd’hui, il faut savoir évoluer sur la convention. Notre idée était d’instaurer plusieurs modes de conventionnement, de monter avec les complémentaires un nouveau système économique pour répartir les prises en charge. Mais une motion contraire a été votée. Et je ne me voyais pas défendre un projet auquel je ne crois pas et qui est perdu d’avance », explique Jean-Marc Preynat pour justifier son retrait annoncé le 4 janvier. Un retrait « sans aucun rapport avec le score aux élections », précise-t-il. « Mon plus gros échec a été de ne pas avoir su renouveler les cadres du syndicat, d’insuffler une nouvelle génération. », regrette Jean-Marc Preynat !

* CNSD : Confédération nationale des syndicats dentaires ; FSDL : Fédération des syndicats dentaires libéraux ; UJCD : Union des jeunes chirurgiens-dentistes ; URPS : Union régionale des professions de santé.